Dans 10 ans, 10 % de médecins en moins

La population médicale française a atteint son maximum en janvier 2007. Depuis elle a commencé à décroître et le phénomène va s’accélérer. Selon les projections de la Dress, le service statistique du ministère de la Santé, le nombre de médecins en exercice devrait baisser de 10 % dans les dix années à venir (www.legeneraliste.fr). Il faudra atteindre 2030 pour retrouver le niveau actuel. Dans le même temps, la population française devrait croître de 10 % et vieillir. Ainsi la densité médicale (292 médecins pour 100 000 habitants en 2030 contre 327 actuellement) retrouverait le niveau des années quatre-vingt mais avec une demande de soins probablement plus importante. En revanche, les praticiens seront beaucoup plus jeunes : à partir de 2025, l’âge moyen descendra sous 45 ans. Et, en 2030, les femmes seront majoritaires : 53,8 % des médecins et 56,4 % en médecine générale. En outre, la répartition régionale du numerus clausus et des postes ouverts aux ECN pourrait permettre quelques rééquilibrages. La densité médicale chuterait ainsi fortement en Corse, en Languedoc-Roussillon, en Ile-de-France, en PACA et en Midi-Pyrénées. Au contraire, elle croîtrait en Poitou-Charentes, en Franche-Comté, en Basse-Normandie, en Bretagne, en Auvergne et en Lorraine. En revanche, l’activité médicale pourrait se concentrer encore davantage autour des grands pôles urbains. En 2030, le nombre de médecins exerçant en zone rurale pourrait diminuer d’un quart et en zone péri-urbaine de 10 %. Mais il augmenterait de 5,5 % dans les grandes villes disposant d’un CHU.