L’AFFAIRE est entendue. Fumer tue. Ce n’est pas ici qu’on dira le contraire, surtout avec la bonne conscience du non-fumeur qui a longtemps subi la fumée des autres. Mais les arguments du séduisant héros de « Thank you for smoking » ne peuvent laisser indifférents. C’est de la rhétorique de foire médiatique, qui flirte parfois avec l’absurde, mais au royaume de la mauvaise foi, les bonimenteurs qui ne se cachent pas sont roi.
Lobbyiste pour les fabricants de tabac, Nick Naylor ne s’avance pas masqué et explique sans aucune honte pourquoi, au pays de la liberté, il faut avoir la liberté de choisir sa dépendance. Doté d’un fils encore plus raisonneur que lui, il aura cependant du mal à résister aux attaques de certains ennemis du tabac, dont quelques-uns ont des intérêts personnels cachés à défendre.
Pour l’écrivain satiriste Christopher Buckley, l’auteur du livre (paru en France en 1996 et republié cette année par Le Livre de poche sous le titre « Salles fumeurs »), le tabac n’est qu’un prétexte ; il s’agit de se moquer à la fois du marketing politique et du néo-puritanisme qui prétend assainir toutes les strates de la vie américaine. Adapté par Jason Reitman, le fils d’Ivan (« SOS Fantômes), dont c’est le premier long métrage, c’est savoureux et réussi, même si le personnage principal ne va pas au bout de son cynisme.
Aaron Eckhart (« En compagnie des hommes », « Erin Brockovich » et, récemment, « Conversations avec une femme ») est aussi convaincant que drôle face à quelques personnages caricaturaux mais évocateurs que se régalent à jouer William H. Macy, Robert Duvall, Maria Bello ou Rob Lowe.
Et que les bonnes âmes se rassurent. Le film ne donnera à personne l’envie de fumer. Tout au plus de guetter au cinéma le prochain film de Jason Reitman.
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