Antiquités
Ce précieux cur bleu n'est peut-être pas forcément un gage d'amour, s'agissant d'un cur de pierre, mais il est certainement un cadeau apprécié, et un investissement calculé.
Faute d'être « blanc-bleu », un diamant peut donc être bleu tout court. Celui-ci est qualifié de « fancy intense blue », l'avant-dernière marche sur l'échelle de l'intensité des couleurs. Le premier du genre fut l'énorme diamant bleu de 69 carats acheté par Louis XIV en 1668, volé en 1792 avec les diamants de la Couronne et réapparu 40 ans plus tard sous le nom de « Hope », amputé du tiers de son poids. Il trône aujourd'hui dans une vitrine blindée de la Smithsonian Institution à Washington.
Plus rare que le diamant blanc, le diamant de couleur est logiquement plus cher, à l'exception du diamant noir, très à la mode actuellement, mais qui n'est jamais qu'un morceau de graphite, et de certains diamants jaunâtres ou grisâtres, qui évoquent plutôt le blanc sale que la palette de couleurs.
Le moins rare, le moins cher, est le diamant jaune qui se décline du champagne rosé clair au cognac intense et au presque orangé. Les diamants jaunes sont les seuls qui figurent en relativement grand nombre dans toutes les ventes de bijoux, y compris à Paris. Les bleus sont plus rares, mais chaque année se présentent aux enchères quelques superbes pièces. Ce cur de 5,18 carats, crédité de 800 000/900 000 euros chez Sotheby's, jeudi soir, n'est pas un record. Le diamant rose est en principe plus rare, à condition que sa couleur soit optimale, ce qui n'est pas le cas du « fancy pink » rectangulaire de 7,17 carats, un peu pâlichon, qui figure dans la même vente avec une estimation de 280 000/360 000 euros. Très pâle aussi, la grosse poire pendentif jaune de 25,05 carats sera accessible pour 290 000/335 000 euros. Au top, au contraire, mais un peu trop petit (1,02 carat), le « vivid blue » qui orne une petite bague, devrait s'adjuger 150 000/180 000 euros.
Pour à peu près le même prix, on peut s'offrir toutes les couleurs de l'arc en ciel dans un écrin comportant 35 brillants ronds parfaitement uniformes de 1,29 carat chacun (ce qui fait tout de même un total de 45,15 carats), du rose pourpre au bleu pâle en passant par toutes les nuances de gris, vert, mauve, ocre et caméléon, (version ultra pâle).
Des diamants plus blancs
Par un étrange parallélisme que l'on constate souvent chez les deux sociétés rivales, Christie's y va aussi de son arc en ciel de 35 pierres de tailles et de poids différents (le caratage n[212]est pas annoncé), alignées en collier sur une chaînette de platine, pour un total estimé de « seulement » 30 000/34 000 euros. Une véritable affaire !
Sinon, chez Christie's, le diamant se porte plutôt blanc cette saison. Vedettes du catalogue : un brillant solitaire de 14,6 carats estimé 580 000/680 000 euros et à une énorme poire de 57,50 carats qui ne devrait pas dépasser 350 000/460 000 euros.
Au rayon couleur, on remarque tout de même un gros diamant jonquille de 7,04 carats, monté en bague et proposé à 300 000/350 000 euros. Et tout au long de ces quatre jours de vente, un vaste choix de solitaires entre 2 et 15 carats dans une fourchette de prix allant de 15 000 à 85 000 euros.
N'oubliez pas votre calculette ! À Saint Moritz, la monnaie officielle est toujours le franc suisse que Sotheby's a pris soin de traduire en dollars, mais pas en euros ! Christie's, mieux avisée, donne les estimations dans les trois monnaies.
Mercredi 20, 18 h 30 et jeudi 21 février, 16 h 30, Kulm Hôtel, Sotheby's.
Vendredi 22, 18 h 30 et samedi 23 février, 16 h, Palace Hôtel, Christie's.
Expositions à partir du samedi 16 février, de 11 h à 20 h environ.
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