LOGICIELS
Crossway Ville trouve son origine dans le logiciel Crossway conçu dans le cadre de réseaux ville-hôpital (Crossway est présent dans plus de 50 hôpitaux français). C'est la société ICSF (Integrated Care System France) qui a réalisé la structuration du dossier patient. Les normes du Comité européen de normalisation (CEN) ont été respectées tant dans la mise en uvre du dossier qu'au niveau du partage des informations. Ainsi le dossier patient est-il juridiquement opposable et peut être remis au patient qui le demande. Le développement de la version Ville est désormais assuré par Cegedim Logiciels Médicaux.
Base technique
Structuré sur des bases de données Oracle, il est en grande partie programmé en DELPHI et l'accès aux bases est géré par des requêtes SQL. Ses fondements et sa conception en font un logiciel très ouvert, capable d'intégrer l'essentiel des données de la plupart des logiciels du marché. De ce fait, il représente une alternative séduisante pour les possesseurs de logiciels « en fin de carrière ». Sa puissance, le poids de la société mère (Cegedim) lui permettent de travailler aussi bien dans de petites structures que dans les plus gros réseaux ville-hôpital, avec une garantie de pérennité.
Une machine performante est nécessaire, mais toutes les configurations récentes sont au niveau.
Présentation générale
La présentation et l'ergonomie sont très agréables avec la Version 2.11 sous Windows XP Professionnel. A l'ouverture, la fenêtre de gestion des sauvegardes avec automatisation possible vous est proposée, puis celle de sélection du médecin actif avec saisie de son mot de passe. Le profil associé à l'utilisateur connecté lui donne alors des droits d'accès spécifiques.
Le bureau est de type Windows classique avec une barre de titre, un menu, une barre d'icônes sous laquelle se trouvent les zones de visualisation et de saisie. L'option retenue est celle d'un fenêtrage simple : toute fenêtre ouverte en dehors du bureau doit être refermée pour pouvoir accéder à d'autres fonctions. Cela est un gage de sécurité et de simplicité, mais peut parfois sembler restrictif. La zone de travail comprend 2 volets verticaux qui peuvent être eux-mêmes séparés en 2 à 3 volets horizontaux. Ces volets sont la plupart du temps redimensionnables. Le logiciel utilise largement la présentation sous forme d'onglets, de listes arborescentes, de barres de tâches, le tout agrémenté de nombreuses icônes. On note aussi l'emploi fréquent de menus contextuels par clic droit, ainsi que du « glisser-déposer ». La présence de beaucoup de couleurs (de bon goût), l'aspect aéré, la bonne lisibilité donnent d'emblée envie d'aller plus loin.
Principes fondamentaux
Les principes fondamentaux définis par le comité européen de normalisation en informatique médicale sont ceux qui l'ont fait naître :
- Architecture du dossier : il est organisé comme un axe chronologique sur lequel se greffent des contacts (un contact pouvant être une consultation, une visite, la réception ou l'envoi d'un examen ou de tout autre document...). Chaque contact est daté et signé. Selon le choix de l'auteur du contact, il peut être rendu lisible ou non par d'autres intervenants ; cela dépend des droits d'accès fixés par le site client.
- Communicabilité : en dehors de l'accès aux données dans le cadre d'un réseau, tout ou partie du dossier peut être adressé à des confrères avec une sécurité garantie par des normes draconiennes.
- Structuration des données : suivant l'ordre logique d'une consultation médicale allant du motif en passant par le profil du patient (antécédents, les problèmes en cours, les facteurs de risque, etc.), les divers examens (cliniques, résultats d'examens complémentaires, etc.) jusqu'aux prescriptions et conclusions. La structuration permet une gestion des problèmes en cours avec les traitements et les examens qui leur sont rattachés (HTA, diabète, par exemple)).
- Codification : la plupart des codifications actuelles sont disponibles (CISP, CIM10, AMM, CDAM) ; la sécurisation des ordonnances, assurée par la Banque Claude-Bernard, permet de prendre en compte les contre-indications liées au terrain lorsqu'elles sont codées.
Déroulement d'un acte médical
Le déroulement d'un acte médical suit un ordre logique paramétrable (qui peut être légèrement différent selon les médecins et les spécialités). Quel que soit l'endroit où l'on doit rentrer un diagnostic, un motif, une conclusion, le choix se fait dans un dictionnaire codé : (CISP, CIM10...) ou dans un glossaire personnel. La sélection d'un item peut se faire de deux manières. Soit dans une arborescence en affinant les recherches (maladies de l'appareil respiratoire puis affection aiguë des voies aériennes inférieures pour arriver à bronchite aiguë). Soit en tapant quelques lettres du diagnostic recherché, ce qui affiche la liste de tous les diagnostics contenant la séquence tapée. Du texte libre peut être attaché à tout item saisi. Pour ne saisir que du texte libre sans sélectionner un item précis, il suffit de se créer un item « Texte » dans le Dico personnel.
La liste des différentes étapes est affichée dans le volet de gauche de l'écran, chaque étape étant présentée comme un nud d'arborescences, qui se développe à chaque saisie.
- Antécédents (personnels, familiaux, allergies) : chaque sélection peut être datée et assortie d'un commentaire. Les antécédents personnels redevenant actifs peuvent être copiés dans les Problèmes en cours. Pour les familiaux, le choix du lien de parenté se fait dans une liste. Les allergies sont sélectionnées en recherchant soit par produit médicamenteux, soit par composant.
- Problèmes en cours : permet de noter les pathologies actives et d'y rattacher les traitements de fond.
- Facteurs de risque : permettent de noter les facteurs aggravants non liés à une pathologie (boisson, tabac, psychologie, sports à risque...) à l'aide d'un formulaire, mais aussi en texte libre.
Il est bien entendu que les informations précédentes se retrouvent pour chaque nouvelle consultation, ainsi que les données saisies dans les étapes suivantes lorsqu'elles sont encore actives.
- Signes et symptômes : permet de noter les signes cliniques et les symptômes autres que ceux qui sont entrés sous forme de formulaires ou de saisie numérique.
- Formulaires : permet de saisir des informations complémentaires à l'aide de maquettes (Formulaires). Ces maquettes sont en général spécifiques par spécialité. Une liste limitée est fournie, que l'on peut enrichir par accès à une bibliothèque. Il n'y avait pas d'outil disponible pour se créer ses propres formulaires dans la version testée. L'éditeur assure qu'il existe mais qu'il est trop complexe pour être laissé à un utilisateur non averti.
- Biométrie-Biologie : permet de saisir des informations numériques telles que Poids, TA Max, TA Min, Tour de taille, ou des résultats de biologie, et d'en suivre l'évolution. La présentation se fait sous forme tabulaire avec possibilité de graphiques et de normes.
- Diagnostic : permet de noter un ou plusieurs diagnostics
- Commentaires : saisie en texte libre avec possibilité de mise en page sous Word. Séparé en une zone rattachée à la consultation en cours et une zone dossier persistante (propre à un utilisateur et un patient).
- Vaccins : permet un suivi des vaccinations et des échéances futures (voir rubrique « A Faire »)
- Actes pratiqués : permet de noter des actes spéciaux selon la codification des actes médicaux (infiltration, acte chirurgical)
- Prescriptionspharmaceutiques : le module de gestion des ordonnances utilise la banque de données Claude-Bernard et intègre l'ensemble de ses fonctions. Notons simplement la gestion des interactions et CI liées au terrain, le choix d'un produit de multiples manières (DCI, Classe, Lab....). A chaque prescription, le motif peut être associé. La gestion des posologies est simple. Un onglet « renouvellement » donne accès au traitement de fond et aux anciennes ordonnances. Un onglet « traitement type » permet de gérer des ordonnances préétablies liées à une pathologie.
- Prescriptions complémentaires : avec trois onglets, Examen, Paramédical, Recherche. Le premier présente sous forme arborescente les divers types d'examen (labo, radio, bilans...). Recherche permet d'accéder en recherche alphabétique à la liste complète des examens.
- Conclusion : permet de noter des commentaires tels que guérison, à revoir, hospitalisation... assortis de notes en texte libre.
- A faire : permet de gérer des alertes dans le temps ; une importante liste de choix est disponible que l'on applique facilement
Pendant toutes ces étapes, deux onglets sont disponibles. « Synthèses » donne accès à six zones affichant : antécédents personnels, familiaux, allergies, problèmes en cours, à faire, facteurs de risque. « Historique » présente à gauche une liste arborescente des contacts du patient et à droite le détail de ces contacts, c'est-à-dire les prescriptions, les données de biométrie-biologie, les contenus des courriers.
La gestion des documents
Cette partie importante du logiciel comprend les certificats, les conseils et régimes, les documents divers (iconographie, vidéo) et toutes les fonctions de communication. Ces fonctions ne sont pas incluses dans le déroulement d'une consultation type mais accessibles par les menus Messagerie, Document, Communication.
La Messagerie gère la réception et l'envoi d'e-mails, de documents, de tout ou partie de dossier. Ils peuvent être inclus dans le dossier et même sous forme numérique pour les retours d'examen sous les formats HPRIM après paramétrage. Les normes de sécurité sont appliquées tant au niveau du cryptage que du réseau routeur (Santesurf).
Les Documents comprennent, d'une part, les textes gérés sous Word avec possibilité de fusion de la quasi-totalité des éléments du dossier, et ce d'une manière très aisée, et, d'autre part, les éléments numérisées tels qu'images ou vidéos.
La Communication gère la messagerie entre l'utilisateur et les sociétés éditrices (Messages, Mise à jour, voire dépannage du logiciel...) ainsi que les fichiers SESAM-Vitale.
Autres fonctions
- Un agenda très sophistiqué.
- Le dossier administratif ouvre de nombreuses possibilités : gestion des liens familiaux, annuaire des intervenants, etc.
- Comptabilité (extrêmement simple mais complète et opposable aux AGA).
- Fonctions SESAM-Vitale (non testées).
- Recherches multicritères : requêtes types fournies par l'éditeur, mais pas d'outil permettant de gérer ses propres requêtes. L'éditeur promet que sa réalisation est prévue.
Prix TTC et contacts
Licence d'utilisation CrossWay Ville : 1 370 euros TTC (gratuite pour les clients CLM titulaires d'un contrat de services en cours de validité).
Contrats d'équipement personnalisés (CEP) à partir de 38 euros par-mois proposant divers produits et services en packs modulables (assistance téléphonique, mises à jour, maintenance logicielle, base médicamenteuse Claude Bernard, télétransmission FSE, etc.).
Tél.01.49.09.31.30.
infos.crosswayville@cegedim.fr, partenaires en région : consulter l'éditeur.
L'avis du « Quotidien »
Crossway Ville est un logiciel extrêmement puissant, bien structuré, dont la base de données (Oracle) est fiable et capable de gérer un très grand volume d'informations. Il est très facile et très agréable à utiliser. Il possède tous les ingrédients nécessaires pour devenir un standard du logiciel de demain (gestion du dossier suivant les normes européennes, codification à tout niveau, dossier opposable juridiquement, grand niveau de communicabilité). Ce qui ne l'empêche pas d'être parfaitement adapté à une pratique individuelle et totalement transparent quant à sa puissance.
On peut cependant lui reprocher d'être relativement dirigiste et de manquer légèrement de souplesse. Il laisse peu de place à l'initiative individuelle (pas de possibilité de création de formulaire, ni de requêtes personnelles). Parmi les améliorations à apporter, on peut souhaiter : des droits d'accès pour un item particulier (et non plus seulement pour un contact), un état regroupant toutes les informations ayant trait aux « problèmes en cours » (notion fondamentale), des outils de mise en forme et de mise en valeur des éléments importants du dossier, la possibilité de créer un lien entre un item de son dico personnel et un item de l'une des codifications. Accéder à ces demandes apparaît d'autant plus facile que la plupart des outils pour le faire sont déjà présents. Si, comme cela paraît probable, ce logiciel est appelé à une diffusion rapide et massive, la société mère sera obligée de prendre largement en compte les désirs et les suggestions de ses utilisateurs. Ce qui semble être désormais sa politique.
Dr Daniel CIDROQ
La réaction de l'éditeur
Certaines des remarques du Dr Cidroq dont nous tenons à saluer le travail, mettent l'accent, avec pertinence, sur un paradoxe bien connu : plus les données sont structurées et organisées, plus les possibilités d'analyse sont riches et ouvertes, plus les outils et les méthodes de travail peuvent devenir complexes.
Evidemment, ces puissants outils existent nativement dans Crossway Ville. Mais, après débat avec les utilisateurs actuels de nos produits et les médecins Beta testeurs, nous avons pris le parti de les mettre progressivement à la disposition de tous les médecins, en fonction de l'usage et des demandes du « terrain ». Nous nous orientons vers une diffusion auprès de médecins plus « techniciens », animateurs de clubs ou de groupes de réflexion, qui les mettraient ensuite à la disposition de leurs confrères utilisateurs.
Concernant l'affichage des « problèmes en cours », la puissance de traitement de l'information disponible dans Crossway Ville permet de surmonter aisément la complexité de l'approche. Cette évolution sera diffusée dès que de nombreux utilisateurs nous feront part de leurs attentes en la matière.
Point crucial à souligner : si, dans un souci de sécurité, de service global et de traçabilité, notamment en matière de FSE, nous préconisons le choix de santesurf, Crossway Ville fonctionne parfaitement avec tous les FAI et tous les concentrateurs. De même, un utilisateur de Crossway Ville peut échanger tout ou partie d'un dossier patient avec un autre confrère, par e-mail, quel que soit le réseau d'accès de ce dernier.
Avec ce logiciel, la technologie et la pérennité sont au rendez-vous. Des sessions de présentation sont organisées en régions, un réseau de partenaires agréés a été mis en place, une version de démo sera bientôt disponible, tout comme un CD de présentation.
Nous comptons bien relever le challenge sur lequel vous nous interpellez : aller au plus près de nos utilisateurs pour les accompagner dans les évolutions profondes de leur pratique professionnelle.
Ce qu'en pensent les utilisateurs
Encore très peu diffusé dans les cabinets, Crossway Ville a déjà des adeptes qui l'ont découvert dans les centres de santé où ils assurent des vacations ou en démonstration au dernier MEDEC.
Pour le moment, c'est en effet dans des centres de santé que le logiciel a gagné ses premiers marchés. Le Dr Tanguy, responsable de l'informatisation de plusieurs centres parisiens, constate que les médecins utilisateurs s'y sont bien faits, même ceux qui n'avaient pas l'habitude de l'informatique : « Le logiciel est simple de prime abord tout en étant adaptable pour des formulaires spécialisés. Les médecins apprécient de pouvoir partager un dossier unique et nous pouvons faire des statistiques facilement. » De là à prendre aussi Crossway Ville au cabinet, il n'y a qu'un pas, franchi par le Dr Grimbaum, utilisateur du logiciel Cardiolite, qui tient une consultation de cardiologie dans un centre médical. « Il est pratique et d'une manipulation aisée, la banque Claude-Bernard est bien intégrée. Voilà ce qui m'a décidé à changer. Bien sûr, à mon cabinet, je ne vais partager mes dossiers avec personne. Mais il est probable que les réseaux vont se développer. J'aurai peut-être besoin de communiquer avec des confrères ou avec l'hôpital. »
C'est sur l'avenir que parie aussi le Dr Martine Hannedouche, généraliste, informatisée depuis 1986 avec Medigest que « j'ai peaufiné au long des années », mais qui a pris Crossway Ville en test depuis quelques mois. « Plus je rentre dedans, et plus je trouve qu'il va rendre beaucoup de services car il est très structuré. Cela force le médecin à faire les choses dans l'ordre et je suis sûre que cela va améliorer la pratique. La rigueur, c'est un peu dur au début, mais on est vite récompensée. »
M.-F. P.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature