Un chemin parmi les écrivains qu'il aime et qui l'aident à vivre. Une présence, une voix, un peu de lumière et de son. Les mots et eux seuls, l'émotion. Et il vous hisse vers le ciel.
Dans le petit programme distribué aux spectateurs, Laurent Terzieff cite saint Benoît : « Soyons présents à la psalmodie, de telle façon que notre homme intérieur s'accorde avec notre voix. » Sans doute est-ce cela qui touche le plus profondément dans cette célébration de ferveur et de délicatesse. C'est cet accord de l'homme intérieur et de la voix. Un apaisement. Mais a-t-il jamais été autrement que dans l'harmonie, cet acteur immense, ce lecteur scrupuleux qui sait si bien mettre en lumière le sens des textes et mettre en valeur les émotions qui en naissent ?
C'est un moment d'une grâce, d'une beauté, d'une gravité sublimes que celui que propose Laurent Terzieff avec ce parcours qui lie Adamov et Aragon, Rilke et Poe, Hölderlin et Desnos, Cendras, Neruda, Goethe, autour d'un foyer constitué par des poèmes du plus Français des romantiques allemands, Heinrich Heine. Ses poèmes en prose brillent d'un éclat sombre au centre même de ce « Florilège ».
La voix de Terzieff, la beauté d'un timbre, la délicatesse des inflexions, on ne sait quoi de troublant dans les pulsations d'une âme... Un peu de lumière (Mamet Maaratié), de son (Pierre-Jean Horville), un regard pour mettre en scène avec Terzieff (Arthur Rémy). Et l'éblouissante paix que procure la beauté, la langue qui resplendit comme mer calme sous un soleil tendre. A chaque pas, modeste, Terzieff livre le nom du poète. On a des repères. On n'en goûte que mieux la plénitude de tout cela.
Théâtre du Lucernaire, à 20 heures du mardi au samedi (01.45.44.57.34). Durée : 1h00.
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