Sept millions de Français seraient migraineux. Vingt pour cent d'entre eux ne le savent pas et 80 % ne voient aucun médecin. Pourtant, cette maladie bénigne est très handicapante, avec un retentissement important sur l'activité professionnelle et la qualité de vie des individus. Selon l'étude Framig menée en 2000 chez 284 migraineux, 43 % d'entre eux auraient un handicap modéré à sévère.
Mal reconnue, insuffisamment diagnostiquée, handicapante, la migraine, pourtant l'un des thèmes phares des médias, est aussi mal traitée : deux tiers des patients ne seraient pas satisfaits du traitement de la crise et une part importante des migraineux aurait recours à l'automédication essentiellement par des antalgiques non spécifiques.
L'intérêt de la première consultation
Une surconsommation médicamenteuse qui serait à l'origine de l'apparition de céphalées chroniques quotidiennes chez 3 à 5 % de la population française (Grim 2000).
Des données qui laissent aussi supposer que le patient ne sait peut-être pas qui consulter. A cette question, le Pr Marie-Germaine Bousser (hôpital Lariboisière
Saint-Louis) recommande une complémentarité entre le neurologue et le médecin généraliste. La qualité de la première consultation chez le spécialiste est capitale, précise-t-elle, afin de dédramatiser la situation, d'éliminer les autres céphalées, l'épilepsie, d'informer le patient qu'il ne doit pas attribuer les symptômes aux facteurs déclenchants contrairement aux idées reçues et que les examens complémentaires n'ont leur place que dans les formes atypiques ou en cas de suspicion de migraines symptomatiques, lesquelles sont rares, enfin pour instaurer le traitement.
La qualité du suivi par le généraliste est primordiale
Après identification des facteurs déclenchants, l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation sanitaire) recommande un AINS en première intention et positionne les triptans après échec des AINS (patient non soulagé au bout de une ou deux heures) ou d'emblée si la crise est sévère. Dans certains cas, le traitement de fond peut être prescrit, son objectif essentiel étant de réduire la fréquence des crises.
La qualité du suivi du migraineux par le médecin généraliste est non moins primordiale. Il s'agit de satisfaire le patient pour éviter les sorties prématurées de la filière de soins. Pour tenter de pallier cette insuffisance, la Société française d'études des migraines et céphalées a réalisé une plaquette d'aide au diagnostic et d'appréciation de la thérapeutique, destinée aux patients et intitulée « Maux de tête ou migraine, le temps est venu d'en parler à votre médecin ».
L'intérêt des AINS dans le traitement de la migraine a fait l'objet de nombreux travaux. L'originalité de l'essai multicentrique, contrôlé, réalisé en double aveugle chez 257 migraineux en ambulatoire est d'avoir comparé l'efficacité du kétoprofène aux doses de 75 mg et 150 mg (Bi-Profenid) à celle d'un placebo (objectif principal) mais aussi d'un triptan (objectif secondaire) et d'avoir évalué la tolérance du kétoprofène. Le critère principal d'efficacité était le soulagement de la céphalée. Les résultats se sont appuyés sur 838 crises de migraine d'intensité initiale sévère ou modérée qui ont été évaluées à deux heures. Un soulagement a été enregistré dans 62,6 % des cas traités par 75 mg de kétoprofène, chez 61,6 % des sujets soumis au kétoprofène 150 mg et chez 66,8 % des patients sous triptan. La différence entre chacun des traitements actifs et le placebo (27,8 % de soulagement) était hautement significative et le taux de disparition des céphalées à deux heures était plus important pour les traitements actifs que pour le placebo. Les deux doses de kétoprofène ont montré un bon profil de tolérance. Les résultats de l'étude publiée dans le journal officiel de l'American Academy of Neurology (« Neurology », 2000 ; 58 : 1660-1665) confirment le bien-fondé des recommandations de l'ANAES et montrent que le kétoprofène oral en formulation à libération biphasique, du fait de son efficacité et sa bonne tolérance, peut être considéré comme un médicament de première intention dans la crise aiguë de la migraine.
D'après une conférence de presse des Laboratoires Aventis, sur le thème : « Bi-Profenid : nouveauté dans la prise en charge de la crise de migraine ».
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