L'enquête GRIM 2, réalisée en 2002 avec le soutien de GSK, a montré que les maladies migraineuses concernent 10 % des filles et 5 % des garçons de 15 à 25 ans.
Avant 12 ans, elles touchent plus les garçons. Ces chiffres rassemblent les maladies migraineuses « certaines » - répondant à tous les critères IHS (International Headache Society) - et « probables », répondant à tous les critères IHS sauf un (autrefois dénommées « désordres migraineux »).
Des particularités
Entre 15 et 25 ans, ces maladies présentent des particularités qui rendent leur dépistage parfois plus difficile et obligent à reconsidérer les critères des essais thérapeutiques. Comme le rappelle le Pr Pradalier (hôpital Louis-Mourier, Colombes), les crises sont souvent plus courtes, la localisation bilatérale est plus fréquente, les troubles digestifs (nausées, vomissements) sont souvent au premier plan et la pâleur inaugurale est fréquente. Le Dr Hélène Massiou (hôpital Lariboisière, Paris) précise que l'anxiété, qui est, comme chez l'adulte, un des principaux facteurs déclenchants, peut paradoxalement provoquer des réactions de déni de la maladie chez les parents, qui ont tendance à attribuer ce qui relève, par exemple, de la peur d'un examen à une mauvaise volonté pour aller en cours... A cela peuvent s'ajouter des conduites d'évitement, notamment à l'égard du sport, qui provoque souvent des crises.
Déni et évitement
Déni et évitement altèrent la qualité de vie et évitent le recours à un traitement efficace.
La démarche thérapeutique commence par l'essai d'un antalgique non spécifique (AINS), qui peut être suffisant. Sinon plusieurs essais contrôlés contre placebo ont été réalisés avec des triptans par voie orale. Aucune différence significative n'a pu être démontrée sur les critères classiques d'efficacité de soulagement et de disparition de la céphalée après deux heures. Ce qui ne signifie pas une absence d'effet puisque les pourcentages d'efficacité étaient semblables à ceux observés chez l'adulte. L'absence de différence statistique s'explique en fait par un effet placebo très élevé, dont plusieurs facteurs peuvent rendre compte : attente excessive vis-à-vis du traitement ; nausées et vomissements fréquents, rendant inutilisables les formes orales ; crises plus courtes, pouvant donc régresser spontanément peu après la prise du traitement ; prise trop tardive de celui-ci. Or on sait que plus la présence du triptan dans la circulation sanguine est précoce, plus son effet est affirmé. Les formes parentérales étant difficilement acceptées, l'idée a été de délivrer le triptan par voie nasale, en l'occurrence le sumatriptan.
Soulagement une heure après la prise
Chez des adolescents (12-17 ans), Imigrane spray (sumatriptan) à 10 et 20 mg s'est révélé significativement supérieur au placebo (56 % vs 41 %, p <
Dans la suite logique des recommandations d'octobre 2002 de l'ANAES (sumatriptan en spray nasal chez l'adolescent de 12 à 17 ans, niveau de preuve de grade A), Imigrane spray bénéficie depuis juin 2003 d'une extension d'indication : crise migraineuse avec ou sans aura de l'adolescent de 12 à 17 ans. Le Dr Massiou rappelle que la dose de 20 mg est en général la plus efficace, mais que la dose de 10 mg peut être utilisée en première intention. Le spray doit être utilisé au moment de la céphalée, le plus précocement possible. En cas de récurrence, une seconde dose peut être utilisée dans les vingt-quatre heures suivantes, à condition de respecter un intervalle d'au moins deux heures entre les deux administrations.
Une conférence de presse GSK.
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