REFERENCE
Défense contre un agresseur
Lorsque le sujet s'éveille au cours d'un épisode, il se souvient le plus souvent du contenu de l'activité onirique. Une majorité des patients rapportent que, depuis l'apparition du TCSP, leurs rêves sont plus intenses, violents et orientés vers l'action. Le plus souvent, ils se défendent contre un agresseur (animal ou humain). Ces comportements peuvent causer des blessures importantes aux patients et à leur partenaire de lit (ecchymoses, lacérations, fractures, voire hématomes sous-duraux).
Plusieurs études indépendantes ont noté que plus de 80 % des patients sont des hommes. Il est probable que des changements hormonaux et/ou neurologiques sont responsables de cette prévalence plus élevée chez l'homme.
L'étude polygraphique du sommeil
L'étude polygraphique du sommeil permet l'observation de ces comportements et révèle également des anomalies de l'activité motrice, une augmentation de l'activité tonique, voire une disparition complète de l'atonie musculaire du SP, une augmentation de l'activité EMG phasique associée aux manifestations comportementales. Plusieurs auteurs ont également rapporté une augmentation des stades IIII et IV du sommeil dans le TCSP. Environ 90 % des patients répondent, au moins partiellement, au traitement par le clonazépam utilisé à une dose variant de 0,5 à 2 mg. Le clonazépam produit une diminution de l'activité EMG phasique et diminue les manifestations comportementales en SP sans régénérer l'atonie musculaire normale. L'utilisation du clonazépam ne semble pas, en outre, modifier l'évolution à long terme du TCSP.
Idiopathique ou non
Le TCSP peut se manifester comme une condition isolée chez les individus autrement sains ; c'est le TCSP, dit idiopathique, qui représente environ 60 % des cas de TCSP en clinique de sommeil. Le TCSP peut également apparaître en association étroite avec plusieurs maladies neurologiques : maladie de Parkinson, atrophie multisystémique et la démence à corps de Lewy. L'association du TCSP avec la dégénérescence cortico-basale, la paralysie supranucléaire progressive, la maladie de Machado Joseph a été également rapportée, mais de façon anecdotique.
Parkinson
Dans une récente étude portant sur 33 patients atteints de maladie de Parkinson (hôpital du Sacré-Cœur, Montréal), 11 (33 %) répondaient aux critères polygraphiques du TCSP, notamment par la présence de troubles comportementaux observés pendant le SP. Sur les 11 patients avec TCSP, 5 ne rapportaient pas une histoire clinique de TCSP, ce qui suggère que l'examen clinique seul ne permet pas toujours d'établir avec précision la présence ou non d'un TCSP associé aux maladies neurovégétatives. De plus, 19 patients (58 %) présentaient une perte, au moins partielle, de l'atonie musculaire, avec ou sans manifestations comportementales. L'étude de sujets atteints de maladie de Parkinson avec et sans TCSP a montré la présence d'un ralentissement à l'EEG à l'éveil. Seuls les sujets avec maladie de Parkinson et TCSP idiopathique ont également un ralentissement à l'EEG. On a, de plus, noté chez ces sujets la présence de déficits cognitifs, surtout des fonctions visuo-spatiales et constructives.
Ainsi, il semble bien que le TCSP ne soit pas uniquement une pathologie motrice au cours du sommeil, mais une manifestation précoce d'une maladie neurodégénérative surtout de type synucléinopathies, mais relevant possiblement d'autres processus neuropathologiques.
18e Congrès de la Société française de recherche sur le sommeil, organisé par le groupe sommeil de la Société de pneumologie de langue française. D'après la communication de J. Montplaisir (centre d'étude du sommeil et des rythmes biologiques, hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Québec, Canada).
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