LE NOUVEAU syndicat Espace Généraliste, né d’une scission avec MG-France, en novembre 2005, commence à se structurer, avec la création d’antennes régionales et départementales.
C’est notamment le cas dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), où cette organisation est présidée par le Dr Christiane Giraud, responsable également de la section départementale des Bouches-du-Rhône, «en attendant, dit-elle, qu’un plus grand nombre d’adhérents permette une autre répartition des rôles».
Mais «nous lançons ce nouveau syndicat, poursuit-elle, avec la volonté d’imposer une vie syndicale démocratique réelle, ce qui n’était plus le cas dans les autres syndicats».
C’est, en effet, en opposition avec le système syndical tel qu’ils le perçoivent que ces médecins ont décidé de faire scission avec MG-France. «Il nous semble qu’il y a un fossé entre les négociations menées par les responsables des syndicats et la réalité des genéralistes que nous vivons tous les jours, explique Michel Danvin, généraliste à la Joliette, dans le centre-ville de Marseille. Nous voulions créer un syndicat de médecins qui colle à la base, les pieds dans la boue. Nous avons vécu ces dernières semaines de grandes modifications dans notre façon de fonctionner, nous souhaitons une reconnaissance par les pouvoirs publics, mais aussi par la population à laquelle nous nous adressons.»
Tous en témoignent : le parcours de soins avec le médecin traitant a profondément alourdi le travail administratif du médecin et en a accru la complexité. «Nous vivons une crise majeure liée à cette réforme du système de santé, explique encore Christiane Giraud. Chaque acte médical est doublé aujourd’hui d’un travail administratif très lourd et nous sommes dans un carcan répressif qui nous pèse. Nous ne pouvons être tenus pour responsables du coût de la santé et de l’équilibre financier de la Sécu.»
Les revendications concernent, entre autres, la revalorisation de la rémunération de l’acte médical, avec une valeur unique du C de la consultation portée à 25 euros, le paiement des tâches administratives et médico-sociales qui ne sont pas reconnues pour l’instant, selon eux, une formation médicale continue, avec une organisation globale, la défense du tiers payant généralisé à tous les patients. «Nous demandons aussi, assure le Dr Giraud, l a possibilité d’accomplir la permanence de soins de façon uniforme sur le territoire et qu’elle soit rémunérée de façon uniforme aussi. Par exemple, à la Maison médicale de garde Nord de Marseille, les pouvoirs publics sont revenus sur la rémunération des gardes et astreintes pour les médecins dans le cadre de la permanence des soins. C’est une aberration. Nous demandons aussi que le volontariat soit la règle commune.» A partir de ce travail d’information, Espace Généraliste espère obtenir des résultats intéressants lors du scrutin des unions régionales de médecins libéraux qui se dérouleront au printemps prochain.
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