Depuis la création de la vie conventionnelle, les jeunes médecins non installés ne peuvent pas voter aux élections professionnelles ni prendre part aux discussions avec l’Assurance maladie. À l’heure où s’amorce un important changement de génération médicale, cette réglementation a-t-elle encore sens ? Sans leur faire injure, les syndicats chargés de plancher sur l’avenir de la profession, tous présidés par des hommes sexa ou septuagénaires, ne parviennent pas à porter la voix des jeunes. La dernière convention médicale d’août 2016 a même contribué à creuser le « fossé de plus en plus béant » entre des praticiens bientôt retraités et la relève.
Ces dernières années, les organisations de jeunes ont réclamé à plusieurs reprises le droit de siéger aux négos pour débattre des sujets qui les concerneront dans leur exercice futur. Car les attentes de la nouvelle génération sont parfois très lointaines de celles de leurs aînés. Les futurs médecins plébiscitent le travail en équipe dans des structures pluriprofessionnelles, l’exercice mixte (salarié et libéral), le partage des tâches, la diversification des rémunérations, etc.
Le patron de l’Assurance maladie semble plus ouvert que ses prédécesseurs à l’échange avec les futurs médecins. Il a décidé d’ouvrir aux syndicats de jeunes la prochaine séance de négociation conventionnelle sur la télémédecine, mercredi 31 janvier. Nicolas Revel applique ici les recommandations de Terra Nova. Le think tank classé à gauche préconisait il y a quelques jours d’inclure davantage les futurs médecins dans les politiques de santé et de ne pas réserver les négos aux seuls syndicats seniors représentatifs.
Le législateur s’y met aussi. Un décret attendu depuis plus d’un an doit ancrer officiellement la participation en tant qu’observateurs des structures de jeunes aux fameuses négociations conventionnelles. La ministre de la Santé Agnès Buzyn devrait rappeler l’importance du rôle des futurs médecins lors de son intervention au congrès des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) vendredi soir, près de Valence. Et si elle allait un peu plus loin ?
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