Le dépistage de l¹infection à VIH devrait passer à la vitesse supérieure. La Haute autorité de santé (HAS) préconise de proposer « un dépistage du VIH sur toute la population française de 15 à 70 ans », indépendamment de la notion de prise de risque. « 35 % des cas sont dépistés soit au stade SIDA soit avec des CD4 inférieurs à 200 » avait déjà indiqué le Pr Willy Rozenbaum (Président du Conseil National du SIDA) dans son rapport en Novembre 2006. Le système actuel a montré ses limites puisque seulement 8 % des cinq millions de tests annuels sont réalisés dans les CDAG (centre de diagnostic anonyme et gratuit). Or, il est aujourd’hui démontré que le comportement des gens qui connaissent leur séropositivité change vis-à-vis de la prévention. Sans oublier le bénéfice individuel du traitement qui est plus efficace s’il est instauré précocement. La HAS propose un dépistage plus accessible sans pour autant promulguer un dépistage systématique. Sur ce point les choses sont claires : « la démarche volontaire de dépistage doit ainsi demeurer un des piliers du dispositif, reposant notamment sur les médecins généralistes et les CDAG/CIDDIST » indiquent les recommandations. Le Dr Olivier Scemama (coordonnateur de ce travail) explique : « Il s’agit d’une proposition, nous ne nous substituons pas au Ministère de la Santé qui devra statuer. Nous souhaitons une vraie mobilisation des professionnels de santé. La recommandation est finalement en direction des médecins généralistes. C’est à eux de faire la démarche en proposant le test de manière plus systématique en le découplant de la notion de comportement à risque. Le pari est de faciliter l’acceptation et d’aller vers une banalisation du test de dépistage en insistant sur le bénéfice individuel et collectif de cette démarche»
Suivi régulier
Le deuxième volet concerne « la proposition ciblée et régulière du test de dépistage de l’infection par le VIH pour certaines populations exposées à un risque de contamination ou à caractéristique particulière et dans certaines circonstances ». Il s’agit principalement des homosexuels masculins, des personnes hétérosexuelles ayant eu plus d’un partenaire sexuel au cours des derniers 12 mois, des usagers de drogues injectables, les personnes originaires d’une zone de haute prévalence, des prostituées et des partenaires de séropositifs. Face à la situation épidémique en Guyane, la HAS estime primordial « de mettre en œuvre des stratégies de dépistage spécifiques et volontaristes reposant sur une proposition régulière de dépistage à l’ensemble de sa population ».
La HAS recommande que cette proposition s’accompagne d’une information adaptée, de l’obtention d’un consentement éclairé et d’une appréciation de la capacité de la personne à recevoir le résultat du test. Le Dr Scemama explique : « Cette stratégie va impliquer le généraliste. Nous devrons réfléchir à des fiches d’information pour expliquer le test et des supports d’information pour faciliter le dialogue autour du dépistage. Une communication vers la population générale devrait aussi y participer. Mais cela nécessite l’élaboration d’outils spécifiques auxquels il faudra réfléchir ». Le rapport a été remis au Ministère de la Santé.
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