Costes enfonce le clou, la Sfmg également critique

Les adversaires et les déçus de la convention ne désarment pas. Dans une lettre à Jean-Pierre Raffarin, le Dr Pierre Costes, président de MG-France, réitère son rejet catégorique de l'accord paraphé par la Csmf, le SML et Alliance. « Les médecins généralistes ne se retrouvent pas dans la traduction conventionnelle d'une réforme dont ils partageaient le principe », affirme-t-il avant de réclamer une « nouvelle convention ». Celle-ci, ajoute-t-il, devrait doter les généralistes des « moyens » nécessaires pour assumer les missions du médecin traitant (coordination, prévention, gestion du futur dossier médical...).
En l'état du texte, estime également le Dr Costes, ni les garanties d'accès aux soins secondaires spécialisés « sans file d'attente ou passe-droit » ni les garanties de remboursement ne sont assurées.
Même si son analyse est plus nuancée, la Société française de médecine générale (Sfmg) se montre critique. Favorable sur le fond à la réforme du médecin traitant, elle estime que sa traduction conventionnelle est loin d'être à la hauteur des attentes de la discipline. Au contraire, analyse la société savante, la convention « accentue le différentiel de statut tant symbolique que numéraire » entre spécialistes et généralistes. Une grave erreur à la veille de la mise en place du DES de médecine générale. Et de conclure que cette réforme « n'encouragera pas les jeunes générations à choisir la médecine générale ». Les fonctions et missions spécifiques du médecin généraliste ne seraient pas, ou mal, reconnues. « Les charges administratives pèsent essentiellement sur les médecins traitants, constate la Sfmg. Ils ne peuvent qu'être troublés par l'étendue des contraintes et responsabilités qu'elles impliquent, notamment pour la gestion des données du futur DMP. Il n'y a pas eu de discussion préalable sur le contenu de cette mission et son indemnisation. »
Ironie de l'histoire conventionnelle : la Sfmg est présidée par le Dr François Raineri, un des cadres du SML... syndicat signataire de la convention.