Des listes d’attente « bidouillées » pour rendre service à des amis… Un instrument de radiologie utilisé par un médecin pour dresser le bilan de santé du chat de la voisine… La brigade financière italienne vient de lever le voile sur un énième scandale de clientélisme et de corruption dans le domaine de la santé publique.
Les inspecteurs ont baptisé leur enquête « Stai senza pensieri » (ne te fais pas de soucis), en référence à une phrase culte du film « Gomorra », de Matteo Garrone. 32 personnes, dont au moins deux médecins et plusieurs cadres, sont accusées de corruption, clientélisme et détournement de fonds. L’affaire, qui touche l'unité sanitaire locale située dans la ceinture de Sanremo, a éclaté la semaine dernière au terme de deux années d’une enquête serrée.
Selon le magistrat en charge du dossier, une dizaine de salariés et cinq cadres ont monté un centre d’appel clandestin afin de gérer les demandes de rendez-vous de leurs amis. Cette opération leur permettait ensuite de trier les rendez-vous pris par les patients auprès du standard de l’unité sanitaire pour les redistribuer à leurs amis.
Des mesures sont à l’étude
Les policiers ont aussi découvert qu’un médecin hospitalier avait effectué des examens sanguins et une radiographie à la chatte d'une amie, en utilisant un créneau horaire initialement attribué à un patient. Enfin des employés, chargés de la répartition du budget annuel alloué aux structures conventionnées de la région, sont accusés de fausses facturations.
En attendant le renvoi des 32 personnes devant les tribunaux, le centre de sécurité sociale régional a sollicité sa hiérarchie pour sanctionner les accusés sur le plan professionnel, à titre d’exemple.
Pour éviter d’autres scandales, plusieurs mesures sont à l’étude, comme l'instauration des prises de rendez-vous sur Internet, des vérifications ponctuelles dans le centre d’appel et des contrôles occasionnels des listes d’attente. Enfin, pour enrayer le risque de fausse facturation, la région envisage d’introduire des terminaux de paiements dans toutes les structures d’ici à la fin 2017.
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