Copie à refaire

Publié le 10/01/2014
Article réservé aux abonnés

L’article intitulé « Pourquoi les patients annulent certaines consultations » paru dans « Le Généraliste » n° 2664 du 13 décembre m’a révolté. Si les patients annulent les consultations et ont un frein à l’accès aux soins, c’est seulement parce qu’ils sont impatients et qu’aucun système ne pourra les satisfaire. J’ai des exemples pluriquotidiens. Ainsi, si on m’appelle à 13h15 pour un rendez-vous à 13h 45 ou 14 h et que je réponds 14h15, on me réponds que c’est trop tard car à 15 h on a une heure de « conduite » (automobile, je pense) ou un rendez-vous chez le coiffeur ou le plombier qui doit passer, lui, entre 14 h et 18 h.

Autre cas de figure, le patient qui a son rendez-vous et qui est dans la salle d’attente mais qui s’enfuit car il a peur d’être contaminé parce que quelqu’un tousse, ou parce qu’un bébé pleure et que ça l’énerve ou, encore, parce qu’il a un rendez-vous chez Midas (toujours pour son automobile que sa santé inquiète plus que la sienne).

Je tiens aussi à vous remercier pour les plages horaires. Je travaille déjà suffisamment, complètement épuisé, sans avoir à me justifier d’avoir besoin de remplaçants réguliers avec l’impression de mettre dans l’illégalité pour éviter votre burn out chéri. Je précise que les médecins, avant, travaillaient 6 à 7 jours par semaine, 70 heures et plus, et résistaient à ce rythme... Alors, qu’est-ce qui a changé ? J’ai bien des explications mais elle ne plaisent pas à tout le monde. Je conclus que l’on a bien abouti au fait qu’en diminuant le nombre de médecins, on diminuerait l’accès aux soins mais sans diminuer les dépenses de santé. Toute la copie est à refaire.

Dr Claude Richard, Saint-Étienne (Loire)

Source : lequotidiendumedecin.fr