Le parcours des malades atteints de cancer nécessite une innovation organisationnelle majeure : la coordination des soins. Avec les avancées médicales et le recours accru à l’ambulatoire, les prises en charge des patients en oncologie se transforment à un rythme soutenu, impliquant désormais plus d’acteurs, dans des laps de temps plus courts. Or, tous ces facteurs ont en commun d’exiger des modes de coordination précis, entre professionnels de santé, et entre actions de soins. Ce constat ne fait qu’exprimer une réaction logique face à un phénomène classique en management : plus une activité se complexifie, plus la coordination doit être réfléchie précisément. Il serait caricatural de considérer que les réformes actuelles, et notamment le plan cancer 3, ne tiennent pas compte de ce besoin. Mais la difficulté à laquelle se heurtent ces réformes est de considérer une implantation concrète… et coordonnée de ces approches. Elles réclament de répertorier les actions qui peuvent aider à cette meilleure coordination.
Actions d'un parcours de soins en oncologie
Les actions pour assurer une meilleure coordination du parcours en oncologie jouent sur quatre registres principaux :
• Les modes de paiement actuels n’incitent pas à la coordination dans le cadre des parcours, trop émiettés entre l’hôpital (la T2A) et la médecine libérale (paiement à l’acte majoritairement). Ce constat appelle au développement de paiements incitatifs à la coordination, allant de la rémunération d’un acte tel qu’une consultation infirmière à un forfait global.
• Les modes d’organisation actuels aussi répondent mal aux besoins de transversalité nécessaires à la fluidité entre les différentes étapes du parcours, et notamment aux demandes d’information des patients. En réponse, de nouvelles formes organisationnelles et de nouveaux métiers comme les infirmières de coordination sont nécessaires.
• De plus en plus de situations appellent à informer le patient à son domicile ou à pouvoir lui répondre en cas de demande. Technologies de l’information dans ses différentes variantes de télésurveillance, portails Internet dédiés aux patients, applications et plateformes sont des solutions pouvant favoriser des suivis et des expertises à distance.
• Enfin, l’engagement plus actif du patient et de son entourage obtenu par l’éducation est potentiellement une autre source d’amélioration de la coordination. Pour cette raison, tous les outils relatifs à l’éducation thérapeutique sont aussi concernés.
Au-delà de la nouveauté apportée par ces solutions ou les registres évoqués, l’innovation principale est sans nul doute de pouvoir les mener de front. Car c’est de la combinaison de tout ou partie des actions répertoriées que résulte l’amélioration en matière de coordination des soins.
Et le facteur humain ?
En complément de toutes ces suggestions, il ne faut pas oublier que la coordination nécessite des comportements humains eux-mêmes coopératifs. Or c’est un facteur dont la fragilité est connue en management, du fait de conflits d’intérêt, d’absence de langage commun, de comportement opportuniste… Toutes ces notions qui gravitent autour de la fidélisation et de la confiance établie entre personnes évoluant au sein d’une même organisation (ici, le parcours) sont essentielles à la bonne marche d’un travail collectif.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature