Coordination des soins : un think tank propose la création d’un dossier informatisé obligatoire

Publié le 17/03/2014

Sans réel décloisonnement ni coordination des soins, les réformes du système de santé sont vouées à l’échec : tel est l’avis du think tank « Économie santé », qui regroupe une quarantaine d’acteurs du monde de la santé.

Le cercle de réflexion dresse le constat d’une succession d’échecs. L’assurance-maladie, notamment, « n’a pas réussi à transformer l’essai du médecin traitant ». Des initiatives existent pourtant, nombreuses : programme d’accompagnement des malades diabétiques, maisons d’accueil pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer, hospitalisation à domicile, soins de support en cancérologie... Mais ces projets ne concernent « qu’un nombre limité de patients ».

Des coordonnateurs de soins à 80 000 euros par an

Auter handicap : la France n’a pas réussi à passer du curatif à la prévention ; son système de santé reste trop centré sur la maladie, sans valoriser la santé et le bien-être en général.

Pour le think tank, il faut changer de cap, et donc de politique. Le cercle propose d’identifier des coordonnateurs de soins. À charge pour chacun d’entre eux de s’occuper d’une centaine de personnes (coût estimé : 80 000 euros par an et par coordonnateur).

Le think tank préconise aussi de mieux rémunérer les professionnels impliqués dans la coordination des soins. Et d’imposer le compte rendu de sortie par le biais du financement des établissements hospitaliers : « Pas de compte rendu, pas de facturation. L’effet sera immédiat. Cele ne peut en effet plus durer ».

Moins rembourser les soins en cas de refus de dossier informatisé

Au plan régional, le think tank estime que des contrats spécifiquement consacrés à la coordination des soins doivent être développés à l’initiative des ARS.

Le changement de cap doit être également numérique, avec un dossier informatisé de coordination des soins.

Pour les experts d’Économie santé, il ne faut pas hésiter à frapper le patient au porte-monnaie : le parcours de soins coordonné devra « imposer le dossier informatisé sous peine d’être moins bien remboursé ». Enfin, le cercle de réflexion propose la mise en ligne d’informations destinées à éclairer les malades : « Chaque patient doit pouvoir savoir si le médecin qu’il consulte dispose d’une organisation de coordination des soins ». De là à instaurer un nouveau droit pour les patients, celui de la coordination des soins, il y a un pas, que le think tank ne franchit pas.

Delphine Chardon

Source : lequotidiendumedecin.fr