Convention :la MSA déçue

Publié le 17/12/2002
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L'échec de la dernière séance de la négociation conventionnelle entre les médecins libéraux et les caisses d'assurance-maladie est « une rééelle déception » pour le Dr Alain Corvez, médecin-conseil de la Mutualité sociale agricole (MSA, deuxième régime d'assurance-maladie). Il relève toutefois qu' « une revalorisation tarifaire n'était sans doute pas possible pour tous ».

Le Dr Corvez estime qu' « au-delà de la négociation tarifaire sur l'acte il faut mener une réflexion sur l'idée d'une mixité tarifaire, par une forfaitisation de la rémunération des fonctions de coordination des soins, de télémédecine, etc ».
Les forfaits peuvent aussi permettre de « donner de meilleures chances à certaines zones géographiques » en incitant les praticiens à s'y installer, souligne le médecin national de la MSA. La population agricole couverte par la MSA étant « globalement plus âgée et plus pauvre » que la moyenne nationale, la caisse veut rétablir certains équilibres afin d'assurer « l'accessibilité géographique et financière » de l'offre de soins.
La MSA « est favorable aux AcBUS » (accords de bon usage des soins), mais elle en souligne les limites. Le Dr Corvez conteste, tout d'abord, l'idée des syndicats médicaux selon laquelle l'effet de plusieurs AcBUS serait cumulatif. Appliquées aux mêmes médecins, la totalité des économies potentielles attendues des AcBUS « n'est pas égale à la somme des accords », affirme le Dr Corvez. « Si on en déploie trop de front, le rendement des AcBUS sera moindre et leur suivi sera plus difficile à assurer », explique-t-il. En outre, comme les AcBUS « relèvent du domaine comportemental », ils ne sont que « parfois vertueux » et leur impact « prend du temps ». Enfin, « l'AcBUS ne doit pas consister à dire que la dépense n'est pas de bon usage chez autrui », estime le médecin national de la MSA.
Quant aux contrats de pratiques professionnels (CPP) proposés par la CNAM, ils intéressent d'autant plus la MSA qu'elle aime se positionner « sur le champ des expérimentations », comme elle l'a déjà fait en favorisant la création de réseaux de soins en milieu rural.
Mais les CPP induisent, selon le Dr Corvez, « une nouvelle culture de l'évaluation » et nécessitent par conséquent « encore beaucoup d'explications, de travail de persuasion et de définition des enjeux », ce qui prendra « des années ».

A. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7242