Convention généraliste reconduite : un syndicat conforté, l'autre désappointé

Publié le 22/05/2003
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L'avis, publié au « Journal officiel » du 20 mai, de reconduction tacite de la convention nationale des médecins généralistes de 1998, y compris ses annexes et ses avenants successifs, est très diversement accueilli par les représentants des médecins de famille.

Pour les syndicats, en effet, la validation politique de la convention spécifique conforte ou fragilise leur propre stratégie, même si la prorogation est intervenue très tardivement (la poursuite des négociations conventionnelles en 2003 a retardé le processus, le gouvernement ne souhaitant pas jeter de l'huile sur le feu avec un sujet qui divise la profession).
L'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF-CSMF), majoritaire, « regrette vivement » cette prorogation, d'autant qu'elle survient « à quelques jours du premier anniversaire du 5 juin 2002 », date de l'accord de revalorisation de la consultation et de la visite. Pour l'UNOF, la convention généraliste « reste ce qu'elle était, un accord entre un syndicat minoritaire et les caisses d'assurance-maladie, enfermant les médecins de famille dans un carcan administratif, sans avenir », dont l'option « médecin référent » serait la plus regrettable illustration. MG-France défend l'analyse exactement inverse et se voit renforcé dans sa ligne de conduite, qui consiste à « faire vivre » la convention généraliste au prix d'avenants contestés (par exemple sur le passage du C à 18,5 euros ou la formation professionnelle conventionnelle (voir encadré), souvent assimilée à une « formation de caisse »).

Combat « gagné »

Dans son dernier bulletin adressé à ses cadres départementaux, MG-France constate en tout cas que plusieurs « éléments objectifs » permettent de « tourner une page de notre histoire syndicale et professionnelle » : le renouvellement de la convention de 1998, donc, mais aussi la conclusion de l'avenant (n° 12) qui devrait concrétiser prochainement les acquis de la dernière négociation (CALD à 26 euros, contrat de soins palliatifs, extension de l'application du forfait pédiatrique, etc.). Le Dr Pierre Costes, président de MG-France, est même catégorique. « Il n'y aura pas de texte unique pour les médecins libéraux, cela n'a pu être possible. La voie, maintenant, c'est la contractualisation sous une forme plus moderne (avec les accords de bon usage des soins, les contrats de pratique professionnelle ou contrats de santé publique)  », analyse-t-il. Inlassable détracteur de la convention spécifique qui entraîne la « segmentation » de la profession, l'UNOF ne s'avoue pas vaincue. Elle se battra pour que la réforme de la Sécurité sociale «  permette le retour à une vision unitaire de la médecine ». En clair, elle espère que la nouvelle gouvernance de l'assurance-maladie changera les règles du jeu et permettra de repenser le système « dans sa globalité ». En posant de nouveau, au passage, le débat de la convention médicale unique et de la représentativité syndicale.

Note - Le Conseil d'Etat n'a pas encore rendu sa décision quant au recours personnel du Dr Philippe Sopena contre l'avenant n° 10 de la convention généraliste (issu de l'accord du 5 juin 2002).

Formation continue : ce que sera la FPC

L'avenant n° 10 à la convention des généralistes, signé par les caisses et MG-France et relatif à la formation professionnelle conventionnelle (FPC), a été publié au « Journal officiel » du 20 mai.
La FPC devra permettre aux généralistes « d'adapter leur pratique à un exercice moderne de la médecine générale » et ainsi « concourir à la qualité des soins et à la maîtrise des dépenses ». Elle devrait porter notamment sur l'approfondissement d'une démarche qualité axée sur la référence à la « médecine fondée sur les faits probants », l'économie de la santé, l'informatique médicale, le développement d'outils de formation concernant en particulier l'évaluation des pratiques. C'est le Comité paritaire national de formation professionnelle conventionnelle (CPN-FPC) qui définit le cahier des charges des actions susceptibles d'être financées. Les organismes de formation qui souhaitent participer aux actions de formation doivent déposer un dossier de demande d'agrément instruit soit par le comité paritaire national, soit par le comité paritaire régional, selon le champ d'action.
Neuf membres experts permanents composent le conseil scientifique des comités national et régionaux. Ce conseil scientifique donne un avis aux comités paritaires pour l'agrément des organismes de formation souhaitant organiser des actions de formation professionnelle conventionnelle. Cet avis porte sur les compétences pédagogiques et scientifiques des organismes.

Au. B.

Cyrille DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7340