L E contrôle de l'hypertension artérielle aboutit à une nette diminution des risques qui lui sont associés. Mais, depuis l'étude Monica (1990), comme l'a rappelé le Dr Hanon (Paris), on sait que ce contrôle n'est pas obtenu chez une majorité de patients, quels que soient les objectifs tensionnels retenus.
De nombreuses études ont confirmé ces données, la dernière en date, en France, émanant de la CNAM (mai 2000) : seulement 41 % de la population traitée pour une HTA sévère avaient des chiffres tensionnels contrôlés.
Les « raisons de cet échec », pour reprendre les termes du Dr Hanon, sont de plusieurs ordres. Les recommandations peuvent être difficilement applicables en pratique. Beaucoup de patients sont en monothérapie, ce qui est le cas de 52 % des hypertendus traités non normalisés, comme l'a montré l'étude PHARE, alors que l'étude HOT a confirmé la difficulté de contrôler la TA systolique par une monothérapie. Enfin, comme l'a souligné l'ANAES, « l'adhésion médiocre à la thérapeutique contribue à l'échec thérapeutique chez plus de deux tiers des hypertendus ».
« Pour optimiser à terme la prise en charge de l'HTA et mieux appréhender la représentation de cette maladie et les comportements vis-à-vis d'elle, des patients comme des médecins », IPSOS a mené une enquête auprès de plus de 500 praticiens (312 généralistes, 193 cardiologues), avec le soutien des Laboratoires AstraZeneca : l'enquête DUO-HTA. Patients et médecins devaient répondre à un questionnaire puis étaient séparés en deux groupes : patients contrôlés (PC) ou non (PNC), médecins ayant une majorité de patients contrôlés (MedC) ou non (MedNC).
Le Pr Laurent (Paris) rapporte qu'il existe peu de différences entre les deux groupes de médecins, sauf sur leur représentation de l'HTA et de sa prise en charge, jugée un peu plus souvent plus optimiste et plus gratifiante chez les MedC.
Non contrôlés : actifs, anxieux, stressés, fumeurs, buveurs...
Par rapport aux patients contrôlés, les patients non contrôlés sont plus souvent jeunes, actifs, anxieux et stressés, moins souvent désireux de se prendre en charge et surtout plus souvent fumeurs, buveurs, sédentaires et obèses. L'inobservance déclarée est moins importante que celle qui était attendue et n'apparaît pas différente entre les deux groupes de patients. Enfin, plus de la moitié des patients recherchent de l'information sur leur maladie, essentiellement auprès de leur médecin.
Pour le Pr Consoli (Paris), ces résultats signifient qu'il existe un lien entre le contrôle tensionnel et, côté patient, un vécu positif de l'HTA et de ses conséquences (par exemple, obliger à vivre plus sainement), un bon contrôle émotionnel et le fait d'attribuer l'état de bonne santé à des facteurs internes (individuels) et au pouvoir médical.
Cercle vicieux ou cercle vertueux
Côté médecin, le contrôle tensionnel est lié à une vision positive de l'HTA et des hypertendus et à la confiance accordée au malade. Une absence de contrôle tensionnel est liée à des facteurs opposés chez les patients comme chez les médecins. Conséquence : ou il s'établit un cercle vicieux, ou il s'établit un cercle vertueux.
Cela dépend fortement de l'attitude émotionnelle du praticien, explique le Dr Legeron (Paris), la meilleure étant l'attitude « empathique », celle de « l'intelligence émotionnelle », dans laquelle le patient est « écouté, compris, aidé ». Le médecin sera attentif à l'étape du changement impliqué par la maladie dans laquelle se trouve son patient, en s'aidant éventuellement de l'échelle PADIM (utilisée dans d'autres pathologies chroniques). Enfin, il veillera à adopter une attitude « d'ouverture », qui a, certes, l'inconvénient de demander du temps, mais « autorise le patient à s'exprimer librement, utilise un style empathique, travaille sur l'ambivalence du patient et favorise la recherche de la solution ».
Préconisant des stratégies « simples », le Dr Legeron conclut en citant Valery, qui n'est pas une mince caution : « Ce qui est simple est faux, mais ce qui est compliqué est inutilisable ».
Paris. Conférence de presse AstraZeneca : « HTA : Grand angle sur la normalisation. Des nouvelles approches aux nouvelles solutions thérapeutiques ».
Le candésartan
Les Laboratoires AstraZeneca mettent à la disposition du corps médical Hytacand 16 mg/12,5 mg, qui associe candésartan clexetil à l'hydrochlorothiazide. En effet, ce dernier est particulièrement bien adapté aux associations, souvent nécessaires dans le traitement de l'HTA. Mais son action peut être limitée par l'augmentation réflexe de la synthèse de l'angiotensine II. D'où l'intérêt du candésartan, qui se lie fortement aux récepteurs AT1.
Hytacand 16 mg/12,5 mg est indiqué chez les patients dont la pression artérielle est insuffisamment contrôlée par l'association candésartan 8 mg hydrochlorothiazide ou par 16 mg de candésartan seul.
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