Un questionnaire a été adressé par courrier à 2 300 pneumologues français du 15 octobre au 16 novembre 2001. Les questions posées concernaient aussi bien le profil des médecins et de leur clientèle asthmatique que les critères de contrôle de l'asthme, la modulation du traitement de fond et le rôle du patient dans l'acceptation du traitement. Environ 15 % des pneumologues ont répondu de manière anonyme à l'enquête : des libéraux (51 %) et des hospitaliers (43 %).
Les asthmatiques, suivis régulièrement en consultation, représentent entre 25 et 50 % de la clientèle chez plus de la moitié des pneumologues. Ils sont suivis tous les trois à six mois en moyenne, sans compter les consultations en urgence qui sont relativement fréquentes : une proportion non négligeable d'asthmatiques (30 %) consulte dans ce contexte leur pneumologue au moins une fois par an (54% des patients) et deux ou trois fois par an (27 %).
L'importance des paramètres cliniques
Le contrôle de l'asthme est défini, pour la plupart des spécialistes interrogés, sur des paramètres cliniques : essentiellement la réduction des symptômes chroniques diurnes et nocturnes pour 33 % d'entre eux ; viennent ensuite l'absence de limitation des activités pour 17 %, une consommation minimale de bêta 2 courte durée d'action pour 16 %, une fonction respiratoire ou un DEP normal pour seulement 15 % d'entre eux, et l'absence ou la rareté des exacerbations pour 12 %.
« L'amélioration de la fonction respiratoire, d'une part, et, d'autre part, l'absence d'exacerbation, sont donc très peu prises en compte dans le cadre de l'évaluation du contrôle de la maladie asthmatique », souligne le Dr Marc Sapène .
En ce qui concerne l'adaptation au traitement, plus de 90 % des pneumologues modifient le traitement de fond une ou deux fois par an, en fonction de différents critères : soit pour contrer la persistance ou la réapparition des symptômes (39 %) et l'augmentation de la consommation de bêta 2 courte durée (29 %), soit pour rechercher des doses minimales efficaces (22 %), soit en raison de l'existence d'effets secondaires du traitement de fond (5 %).
De quelle manière modifient-ils ces traitements ?
Chez un patient non équilibré sous corticoïdes inhalés, 50 % des pneumologues interrogés ajoutent un bêta 2 agoniste longue durée d'action. D'où l'intérêt de pouvoir disposer d'une association thérapeutique comme le Sérétide, qui administre, par voie inhalée, un corticoïde, le propionate de fluticasone, et un bêta 2-agoniste de longue durée d'action, le salmétérol.
Les critères d'ajout d'un bêta 2 longue durée d'action sont essentiellement la survenue de réveils nocturnes et de symptômes diurnes pour 44 % des pneumologues, l'augmentation de la consommation des bêta 2 de courte durée d'action pour 37 % d'entre eux et l'existence d'une dyspnée d'effort pour 18 %.
Le partenariat avec le patient
Toujours dans le cadre des modalités d'adaptation au traitement de fond, les deux tiers des médecins proposent à leurs patients un partenariat thérapeutique, en leur laissant une certaine marge de manuvre, concernant notamment la prise de corticoïdes oraux dès le début des signes d'exacerbation, mais aussi la modification des doses quotidiennes des traitements : baisse des corticoïdes inhalés, prise unique quotidienne et, enfin, arrêt des bêta 2 longue durée d'action.
« Au total, le contrôle de l'asthme ne fait peut-être pas encore l'objet d'un consensus dans le milieu spécialisé, mais c'est une notion extrêmement riche sur le plan pédagogique, qui permet d'échanger avec les autres professionnels de santé et les patients, a souligné le Dr M. Sapène .Elle n'est pas sans influence sur la conception même de nos stratégies thérapeutiques dans le cadre d'une prise en charge globale de l'asthme, en tenant compte de la motivation des patients. »
A partir de la présentation du Dr Marc Sapène (Bordeaux) lors du symposium organisé par les Laboratoires GlaxoSmithKline.
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