Dès jeudi matin, les coureurs subiront leur première prise de sang, qui sera analysée le jour même au laboratoire suisse de l'Union cycliste internationale. Le lendemain, ils assisteront à une session de sensibilisation qui leur rappellera l'ensemble du dispositif antidopage édicté par l'UCI, avec le concours de la Fédération française de cyclisme, du ministère des Sports et d'Amaury Sport Organisation.
Au programme : dix actions d'information (code éthique, engagement des équipes et des coureurs à respecter ce code, remise d'un petit dépliant intitulé « Dopage et cyclisme, ce que vous devez savoir », traduit en quatre langues pour que nul n'en ignore) ; des actions médicales (examen médical préalable pour tous les coureurs, présence d'une délégation médicale de l'UCI sur tout le Tour de France), des actions de recherche et des actions visant à mettre en place des contrôles antidopage avec l'appui d'importants moyens logistiques.
De 138 l'an dernier, le nombre total de ces prélèvements passe à 148, soit une cadence quotidienne de six à huit, dont 80 à 90 comprendront une détection de l'érythropoïétine.
Un arsenal qui fait dire à John Le Lang (direction des compétitions d'ASO) que « le Tour est aujourd'hui la première compétition internationale à combattre le fléau du dopage, tant avec les contrôles urinaires que les contrôles sanguins ».
Conseiller médical du Comité de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), le Pr Michel Rieu ne nie pas que l'effort est méritoire : « L'UCI, qui dirige la manoeuvre puisqu'il s'agit d'une épreuve internationale, a affiché plus de bonne volonté en la matière que par le passé et s'applique à travailler dans la plus grande transparence, même si subsistent quelques problèmes récurrents comme celui qui entoure la prescription des corticoïdes. »
Cette année, l'Agence mondiale antidopage (AMA) a souhaité envoyer des observateurs sur le Tour. Conformément aux engagements pris au Sommet de Copenhague (« le Quotidien » du 17 mars), ils seront associés aux opérations de contrôle, au tirage au sort des sportifs, ainsi qu'à la notification qui leur sera faite des prélèvements. Ils auront accès aux locaux du laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry et pourront consulter le compte rendu quotidien des substances détectées.
Dans ce contexte de bonne foi générale des organisateurs, demeurent pendantes les questions posées par certains médecins d'équipes françaises (lire ci-contre) qui s'étonnent des différences de forme parfois saisissantes entre certains coureurs, dans des étapes où l'effort devrait faire souffrir aussi ces sportifs de haut niveau. « C'est vrai, convient le Pr Rieu , qu'en dépit de la bonne foi apparemment générale on reste en droit de s'interroger devant de tels écarts. »
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