NÉ A NAMUR en 1964, Stéphan Carpiaux a écrit et réalisé plusieurs courts métrages qui ont glané des prix, et donné à Natacha Régnier, dans l'un d'entre eux, son premier rôle au cinéma. Avec « les Fourmis rouges », il signe son premier long métrage, avec les grandes ambitions qui vont avec, la multitude d'émotions, de sentiments, d'idées à exprimer.
Ecrite avec la collaboration de Laurent Denis, l'histoire a obtenu le trophée du premier scénario, promesses de nouveaux talents du CNC (centre national de la cinématographie).
C'est dans une bourgade isolée au coeur de la forêt que vit Alex, une jeune fille de 16 ans. Elle est seule avec son père, garagiste, depuis la mort de sa mère dans un accident de voiture. Le père est toujours dans le désespoir du deuil et la fille croit pouvoir remplacer sa mère auprès de lui, non sans susciter le trouble.
On a de la peine pour elle mais cette adolescente tout d'une pièce, qui envoie promener ceux qui veulent l'aider, irrite presque autant qu'elle émeut. On a envie de lui dire qu'elle fait fausse route, c'est peut-être l'une des réussites du réalisateur d'impliquer autant le spectateur.
La solitude d'Alex rejoint celle d'Hector, un garçon de 22 ans qui, orphelin, a été recueilli par une femme acariâtre qui avait besoin d'une béquille affective. Cela fait beaucoup de malheur et de souffrance pour un seul film. D'autant que les autres personnages, vus par l'unique regard révolté de l'héroïne, apparaissent bien peu sympathiques.
L'envie de critiquer le cinéaste pour une certaine lourdeur dans le propos s'efface cependant devant l'expressivité de la mise en scène. Les mouvements de caméra, les lumières, les décors, la musique composent une atmosphère particulière, dans laquelle se détache facilement l'interprète principale, Deborah François. Le film repose tout entier sur elle, sa présence forte et fragile à la fois, même si Frédéric Pierrot, Arthur Jugnot, Julie Gayet, Claire Johnston ne déméritent pas. Une actrice dont on connaît depuis « Une enfant » et « la Tourneuse de pages » le talent. Un cinéaste à suivre.
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