Le Centre national des professions de santé (CNPS), la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) et le Syndicat des biologistes (SDB) ont annoncé qu’ils participeraient à la Journée sans professions libérales du 30 septembre contre le projet de loi croissance et pouvoir d’achat, qui vise à réformer les professions réglementées.
Représentatif de 400 000 professionnels, le CNPS « soutient la riposte initiée par l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) », à l’origine de la mobilisation, et « appelle tous les professionnels libéraux de santé à se mobiliser et à participer massivement » à cette journée « morte ».
« Si la réforme envisagée par le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique supprimait la réglementation instaurée par l’État, un véritable séisme secouerait le système de santé et remettrait en question la sécurité sanitaire dans notre pays », indique le CNPS.
Un projet qui sape l’exercice libéral pour la CSMF
Membre de l’UNAPL, la CSMF juge que les médecins libéraux sont « très concernés par ce projet, qui va saper les fondements de l’exercice libéral ». « Le projet de loi Macron vise notamment à permettre à des groupes financiers de s’emparer des cabinets médicaux par l’ouverture sauvage des sociétés d’exercice libéral (SEL), ce qui réjouit déjà certains patrons d’hypermarchés : ils y voient le prochain feu vert à la création de centres de santé avec médecins salariés à leur botte dans leurs centres », commente le syndicat. Les médecins libéraux sont appelés à « exprimer leur désaccord avec cette politique dont la finalité est la destruction de la médecine libérale ».
De leur côté, les ophtalmologistes du SNOF estiment que « ce projet de loi remet en cause le dépistage des maladies oculaires, au mépris de toutes les recommandations médicales ». Le texte prévoit d’étendre la prescription des lunettes aux opticiens-optométristes. Une mesure qui, pour le SNOF, « contredit frontalement » les dernières décisions en matière d’organisation de la filière visuelle, notamment celles votées dans la loi Hamon sur la consommation. Le SNOF dénonce un « retournement de situation aussi inattendu qu’absurde ».
Incohérence du gouvernement
Le SDB demande pour sa part aux biologistes médicaux de « fermer leurs laboratoires » le 30 septembre, « quitte à ce que les nombreux laboratoires qui assurent les examens pour les cliniques se fassent réquisitionner par les agences régionales de santé ».
Selon le syndicat, « il est hors de question pour les biologistes médicaux de se voir basculer dans le secteur des services au risque de faire perdre à leurs patients les garanties que leur apporte aujourd’hui leur statut de professionnels de santé ». Le SDB dénonce « l’incohérence » du gouvernement qui, pour « diminuer de 1,4 milliard d’euros les dépenses de biologie », « met à bas tout ce qui avait été construit au cours de très nombreux mois de négociations » sur la réforme du secteur.
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