La campagne sur la contraception, qui démarrera le 9 janvier, s'appuie sur l'image, et même sur le rêve, sans recourir au petit écran. Les supports choisis sont les murs du métropolitain parisien et des villes de plus de 10 000 habitants, la radio, la presse écrite, ainsi que des centaines de milliers de plaquettes, dépliants et autres affichettes.
Sur les affiches grand format, 3 m x 4 m, trois baisers de cinéma servent d'accroche. Pour les 40-50 ans, le baiser est donné, en noir et blanc, par Myrna Loy à Cary Grant dans « Deux surs vivaient en paix », d'Irving Reis. Pour les trentenaires et les plus jeunes, retour à la couleur : Hippolyte Girardeau et Mireille Perrier, dans « Un monde sans pitié » (Eric Rochant) sont à l'affiche dans un cas et, dans l'autre, les Mangas (bande dessinée japonaise). A chaque génération, son propre rêve. « Dans la vraie vie, c'est vous qui vivez la suite », souligne un bandeau commun aux trois placards, qui renvoie au slogan de la campagne : « La contraception. Ne laissez pas l'imprévu décider à votre place. »
Une mallette pédagogique
Sur Fun Radio, Sky-Rock, Europe 2, RTL 2, Chérie FM et Energy, trois spots de 30 secondes font basculer l'auditeur, là encore, du monde imaginaire au monde réel. Les généralistes, les gynécologues, les infirmières scolaires et toutes les personnes en contact avec les jeunes disposeront d'une mallette pédagogique destinée à livrer le message de prévention sur la contraception sur un ton encore plus personnel aux adolescentes et aux populations précarisées.
Les professionnels de la santé recevront une lettre personnalisée d'Elisabeth Guigou, accompagnée d'un mémo sur la contraception et d'une brochure traitant des contraceptions à risque et de la pilule d'urgence.
La France, pays européen où les femmes en âge de procréer utilisent le plus la contraception (70 %), subit, en matière de maîtrise de la fécondité, un nombre élevé d'échecs, principalement chez les très jeunes et les personnes appartenant à des milieux sociaux modestes. En janvier 2000, trois Françaises sur cinq qui sollicitaient une IVG ignoraient la contraception d'urgence. Les mineures sont environ 6 000 à avorter chaque année et 2 500 à accoucher. Et « si la proportion de femmes qui ne souhaitent pas d'enfant et qui n'ont pas de contraception demeure très faible, 2,6 %, il reste que 12,2 % des filles et 8,4 % des garçons ont aujourd'hui leurs premiers rapports sexuels sans contraception », souligne l'enquête GINE de l'INSERM sur l'accès aux moyens contraceptifs et à l'avortement.
Le recours à l'IVG a donc connu entre 1999 et 2000 une hausse de 21 à 24 pour mille entre 20 et 24 ans et de 6 à 7 pour mille chez les 15-18 ans. « Certaines grossesses, relèvent les enquêteurs, paraissent dues à l'inadéquation de la méthode contraceptive utilisée par rapport à la vie sexuelle ou aux conditions de vie de la femme. » Quelques-unes « sont directement liées à un déficit d'information, surtout flagrant chez certaines jeunes (qui), souvent sensibilisées au risque de l'infection à VIH, relèguent au second plan les enjeux contraceptifs. » Sans oublier celles qui « se trouvent généralement dans une situation difficile, tant du point de vue socio-économique que personnel et pour qui la question de la contraception, présupposant une capacité sociale à maîtriser sa vie, ne peut pas se poser ».
C'est à toutes ces jeunes filles et ces femmes que s'adresse en tout premier lieu le message sur le thème de l'imprévu. La précédente, qui remonte à janvier 2000, avait pour slogan « La contraception, à vous de choisir la vôtre. » Elle incitait à opter pour la bonne contraception, au bon moment et entendait aider les célibataires à « gérer une sexualité souvent intermittente, facilement à l'origine de défaut de contraception ».
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