Contes en tous genres

Le coin des enfants

@ Classiques ou non, les contes font toujours recette. Avec « l'Ogre qui avait peur des enfants », Marie-Hélène Delval détourne allègrement le mythe, pour le plaisir des petits à partir de 3 ans. Car son héros est timide et a une peur horrible des enfants, jusqu'au jour où il rencontre Babette et Jojo. Pierre Denieuil le dote d'une bonne bouille sympathique et d'une tenue colorée dans un château à la Tintin. (Bayard Jeunesse, les Trésors des Belles Histoires, 40 pages, 9,50 euros)
@ Clotilde Bernos nous entraîne, à partir de 4 ans, du côté de la Chine. « Moi, Ming » est un conte philosophique qui aide à penser sa place dans le monde. « J'aurais pu naître Reine d'Angleterre », dit la jeune narratrice, qui s'imagine encore crocodile, riche émir, vieille sorcière, taureau, général en chef ou même empereur du monde. « Mais voilà je suis Ming », constate-t-elle, avant d'évoquer sa famille et sa vie quotidienne. Un drôle et charmant récit auquel les pastels de Nathalie Novi ajoutent encore sensibilité et inventivité. (Rue du Monde, 26 x 26 cm, 40 pages, 13 euros)
@ « Le Chat botté », de Charles Perrault, est connu de tous les enfants auxquels il montre, comme le soulignait Bruno Bettelheim, que « les plus faibles peuvent réussir dans la vie ». Les albums Duculot proposent le texte original, avec quelques coupures pour la commodité de lecture, et des notes pour les mots moins usités aujourd'hui. Les illustrations de Jean-Marc Rochette apportent couleurs et un brin de fantaisie à un livre à apprécier à partir de 6-7 ans. Casterman, 23,4 x 31,2 cm, 32 pages, 12,05 euros.
@ Autre histoire archi-célèbre, « le Petit Chaperon rouge », des frères Grimm. Le conte est agrémenté de très originales illustrations pleine page dues à l'Allemande Suzanne Janssen. Elle découpe les formes dans du papier qu'elle colle sur un fond après les avoir peintes à l'huile et applique différentes couches de couleurs, dans une vision étrange et qui flirte avec le surréalisme. Une invitation au rêve (et un peu au cauchemar) à partir de 7-8 ans. (Seuil jeunesse, 29,5 x 22,5 cm, 40 pages, 10,95 euros)
@ Pour les bons lecteurs, les « Contes du grenier » imaginés par Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas. Dans le grenier qu'explorent deux enfants, il y a des objets insolites qui ont chacun une histoire extraordinaire. Et la grand-mère de conter comment Roland le Berger partit en Illogie à la recherche du rabot magique pour épouser la princesse Tiphaine qui n'avait pas de bras ; comment Pâquerette, la gentille sorcière aux grands pieds, tenta de trouver chaussure à son pied ; et bien d'autres récits étranges et drôles... Les illustrations, sombres et prenantes, sont signées François Roca, récemment primé pour son superbe album « Jésus Betz ». (Seuil, 144 pages, 14,95 euros)
@ Et encore, parmi les nouveautés de la collection Contes et légendes, « Contes et récits des chevaux illustres », de Pierre Davy, où l'on croise entre autres Incitatus, le cheval fait empereur par Caligula, Bucéphale, le compagnon d'Alexandre le grand, le champion Red Rum ou le Rossinante de Don Quichotte. (Hachette Jeunesse, 192 pages, 7,32 euros)

La bibliothèque des 3-7 ans

Comment choisir dans la très riche production de livres pour enfants ? La Fnac Junior a sélectionné 30 albums pour « la bibliothèque idéale des 3/7 ans». Des livres peuplés d'animaux en tous genres, de « l'Enorme Crocodile » de Roal Dahl au « Chien bleu » de Nadja ; d'enfants plus ou moins sages, de « l'Album d'Adèle » à « Ernest et Célestine » ; de fantômes et de sorcières...

Dans les magasins Fnac Junior, tél. 01.53.63.41.30.

Les prix Chronos de littérature

Pour sensibiliser les jeunes au parcours de la vie et aux relations aux générations, leur faire prendre conscience que « grandir, c'est vieillir ; vieillir, c'est grandir », la Fondation nationale de gérontologie a créé en 1996 le prix Chronos de littérature pour la jeunesse. Pour le prix 2002, plus de 23 000 enfants ont participé au vote après avoir lu les 6 ou 7 ouvrages sélectionnés dans chaque catégorie par un comité indépendant des éditeurs et rassemblant des représentants du monde de la gérontologie, de l'éducation, des libraires spécialisés jeunesse, des bibliothécaires.
Les enfants de maternelle et du CP ont choisi « Tu te souviens ? », de Martine Beck et Annie Bonhomme (Kaléidoscope), dans lequel deux ours se remémorent leur grand-père qui n'est plus. Les CE1-CE2 ont été séduits par l'amitié d'une jeune fille passionnée de batterie et d'une vieille dame aveugle, contée par Christian Jolibois dans « Batterie et lunettes noires » (Père Castor Flammarion). Les CM1-CM2 ont élu la « Supermamie » de Gilles Fresse (Rageot Editeur), avec laquelle se lie un garçon solitaire. Les élèves de 6e et 5e ont plébiscité « le Professeur de musique » de Yaël Hassan (Casterman), un vieux monsieur qu'un petit garçon passionné de violon va aider à se libérer du passé. Enfin, les 4e et 3e ont distingué « Vis ta vie Nina », de Maïa Brami (Grasset Jeunesse), qui se passe dans un kibboutz : Nina tombe amoureuse et découvre l'histoire de sa grand-mère...

Des énigmes policières signées Picouly

On ne présente plus Daniel Picouly, romancier populaire et primé. Un jour, écrivant un roman policier pour les grands, Picouly a « rencontré » Hondo, un petit garçon café au lait recueilli par un commissaire de police. Et maintenant il raconte ses aventures avec ses copains du Club des ruines, dans le XIXe arrondissement de Paris, où lui-même habite. Les 9 ans et plus se régaleront des trois énigmes policières réunies dans « Hondo mène l'enquête », après avoir été publiées séparément (« Cauchemar pirate », « Le Lutteur de sumo » et « La Coupe du monde n'aura pas lieu »).

Castor Poche/Flammarion, 384 pages, 7 euros.

Poupées d'Europe et d'ailleurs

Une « balade amusante pour les enfants, nostalgique pour les adultes et édifiante pour les amateurs de poupées-souvenirs », c'est ce que propose le Musée de la Poupée, à Paris, avec sa nouvelle exposition thématique, présentée du 29 mars au 1er septembre. 500 poupées-souvenirs de la grande époque, des années trente (la mode a éclaté avec l'instauration des congés payés) aux années 1970, faites de tissu, de Celluloïd, de mousse de latex ou de matières plastiques, vêtues de leurs habillements traditionnels, bretonnes ou hollandaises, portugaises ou grecques... En profiter pour visiter l'exposition permanente de 500 poupées françaises de 1800 à 2000. Et pourquoi pas faire restaurer une poupée ancienne ou renouveler son trousseau grâce à la clinique pour poupées dont dispose le musée.

Impasse Berthaud, 75003 Paris, tél./fax 01.42.72.73.11.