« LE CONTE du coupeur de bambous », dont s’inspire la fable « Kaguyahime », est un des plus anciens textes de la littérature japonaise. Dix siècles après sa rédaction, il a inspiré le compositeur Maki Ishil (1936-2003), qui a réalisé une partition dense et remarquable, qui eut un grand retentissement lors de sa création à Berlin en 1985. Trois ans plus tard, le chorégraphe d’origine tchèque Jiri Kylián s’en emparait pour créer une chorégraphie pour le NDT, compagnie néerlandaise dont il était le directeur artistique. La pièce eut un grand succès et fut présentée à l’Opéra de Paris par cette compagnie en 1991. Elle représentait une rupture dans le style de Kylián, alors orienté vers des pièces de dimensions plus modestes. Brigitte Lefèvre a su convaincre le maître de la remonter pour le Ballet de l’Opéra de Paris, au répertoire duquel elle vient d’entrer.
La chorégraphie de Kylián, qui, étrangement, n’est pas toujours très lisible par rapport au conte, est assez polymorphe et fait appel à des danseurs rompus à tous les styles. Trois distributions se partagent cet événement. Nous avons vu dans les rôles de la princesse lunaire et de l’empereur, Marie-Agnès Gillot et Stéphane Bullion, très à l’aise et parfaitement appariés.
La réalisation musicale volait presque la vedette à l’ensemble des danseurs et au travail chorégraphique. Sous la direction de Michael de Roo, la fosse était remplie d’instruments de percussion mêlant les interprètes français à des tambours japonais interprètes du répertoire gakahu, magnifiques dans leur tenue traditionnelle. Une soirée qui aurait pu être exceptionnelle si elle n’avait été coupée en deux de la façon la plus artificielle et abusive par un de ces entractes insipides qui cassent l’action et distraient les spectateurs de l’essentiel.
Tél. 08.92.89.90.90 et www.operadeparis.fr, jusqu’au 15 juillet. Rentrée du Ballet de l’Opéra de Paris le 22 septembre avec un programme Roland Petit.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature