QUE FAIRE des malades mentaux ? Comment organiser leur prise en charge ? Les populations de l'Union européenne, au même titre que leurs gouvernements et les ONG concernées, sont invitées à répondre à ces questions, jusqu'au 30 avril, dans le cadre d'une consultation publique lancée par la Commission européenne. Les réponses devraient aider à mettre au point une stratégie communautaire sur la santé mentale.
L'exemple italien, qui semblerait donner satisfaction aux patients et aux professionnels sans grossir les dépenses de santé, pourrait retenir, a priori, l'attention de Bruxelles. Depuis la fin des années 1980, l'Italie s'est débarrassée de ses hôpitaux psychiatriques, leur substituant des structures d'accueil légères ouvertes 24 heures sur 24 et dotées de quelques lits de secours. La liberté est le maître-mot de la réforme engagée, au prix d'un logement et d'un travail, autant que faire se peut, pour le patient. Le pays compte en tout et pour tout cinq établissements psychiatriques judiciaires réservés aux sujets socialement dangereux. Quant aux auteurs de crime, présentant des troubles mentaux, ils reçoivent des soins en milieu carcéral. De cette expérience, unique en Europe, les Italiens auraient retiré l'idée que l'hôpital psychiatrique ne soigne pas, tandis que les pouvoirs publics mettent l'accent sur une diminution des dépenses. Les crédits alloués à la santé mentale ont été réduits de moitié et les prescriptions de psychotropes divisées par trois.
Dans le reste de l'Europe des 25, les politiques sont très différentes d'un pays à un autre. Au Portugal, les placements d'office sont 40 fois moins nombreux qu'en Finlande. En Slovaquie, la part du budget de la santé réservée à la psychiatrie est de l'ordre de 20 % contre 13 % au Luxembourg.
Globalement, les troubles psychiques ou neuropsychiques touchent plus d'un Européen adulte sur quatre (27 %). Ils sont à l'origine de 52 200 suicides sur un total de 58 000 et « chaque année, cela entraîne pour (les) économies nationales des pertes de productivité et des coûts sociaux pouvant représenter jusqu'à 4 % du PIB », souligne Markos Kyprianou, commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs.
Santé mentale
Consultation européenne
Publié le 03/11/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7836
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