Une étude de cohorte menée au Danemark indique qu'une faible consommation de poisson et de produits marins pendant la grossesse constitue un facteur de risque important d'accouchement prématuré et de petit poids de naissance de l'enfant. L'inverse est également vrai : la consommation de poisson protège contre ces événements délétères.
Les auteurs se sont en effet appuyés sur des études randomisées montrant qu'une supplémentation diététique par de l'huile de poisson pendant la grossesse augmente le poids de naissance en prolongeant la durée de la gestation et prévient le risque de renouvellement d'un accouchement prématuré (le traitement à base d'huile de poisson était donné à cette fin). Conclusions antérieures que les résultats de l'étude prospective menée par une équipe danoise (S.F. Olsen et al.), publiés dans le « British Medical Journal », viennent corroborer.
Olsen et al. ont invité 8 729 femmes enceintes à remplir un questionnaire aux semaines 16 et 30 de la grossesse, pour explorer de manière précise la consommation de poisson et produits de la mer. Ils ont pris comme définitions un faible poids de naissance, inférieur à 2 500 g, et une prématurité, antérieure à 259 jours de gestation.
Les résultats font référence aux 97 % des femmes qui ont retourné le questionnaire et qui n'ont pas pris de supplémentation diététique par de l'huile de poisson.
Du poisson deux fois par semaine
Six « groupes d'exposition » ont été définis selon la quantité de produits de la mer ingérés. Les poids de naissance bas, les accouchements prématurés et les retards de croissance intra-utérins tendent à diminuer avec l'augmentation de la consommation de produits de la mer. Les associations sont particulièrement nettes pour les groupes aux situations extrêmes. L'accouchement prématuré survient dans 7,1 % des cas chez les femmes qui ne consomment jamais de poisson, ce qui descend à 1,9 % dans le groupe des femmes en mangeant deux fois par semaine.
L'accouchement avant terme est multiplié par 3,6 dans le groupe de consommation zéro comparativement au groupe de bonnes mangeuses de poisson.
La relation dose-réponse est établie entre une consommation nulle et une consommation de 15 g quotidiens de poisson (ce qui équivaut à 0,15 g d'acides gras n-3).
Chez les habitants des îles Faroe, communauté de mangeurs de poisson riches en acides gras n-3, on a remarqué des poids de naissance élevés et des longs temps de gestation (Olsen et al. 1985).
Les auteurs indiquent que chez les femmes ne mangeant pas ou peu de produits marins, une supplémentation par de petites quantités d'acides gras n-3 peut être bénéfique sur l'issue des grossesses.
« British Medical Journal », vol. 324, 23 février 2002, pp. 447-450.
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