Les comptes nationaux de la santé

Consommation médicale : 2 402 euros par habitant en 2005

Publié le 19/07/2006
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LES COMPTES nationaux de la santé, publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), montrent (1) que, en 2005, 190,5 milliards d’euros ont été consacrés à la santé, dans une acception large (soins, recherche, gestion, enseignement, prévention), soit une augmentation par rapport à l’an dernier de 0,07 point de PIB (11,14 % contre 11,07 %) et 7 milliards d’euros de plus qu’en 2004.

Ces 190,5 milliards d’euros englobent la totalité des dépenses engagées par les financeurs du système de santé : Sécurité sociale, Etat, collectivités territoriales, complémentaires (mutuelles, assurances, instituts de prévoyance) et assurés.

Cette étude met également l’accent sur «la diminution de 0,14 point de la part prise en charge par la Sécurité sociale en 2005», qui a atteint 77,13 %.

Elle explique cette évolution par l’application, depuis le 1er janvier dernier, dans le cadre de la réforme de l’assurance-maladie, du forfait de 1 euro qui reste à la charge de l’assuré à chaque acte médical, et qui doit permettre à la Sécu de réaliser des économies annuelles de 400 millions d’euros. On sait cependant que cette contribution de l’assuré est plafonnée à 50 euros par an.

La part de l’Etat, qui prend en charge la couverture maladie universelle (CMU) et l’aide médicale d’Etat (AME), et des collectivités territoriales, reste «quasi inchangée (à 1,3%)», note la Drees.

La participation des complémentaires diminue elle aussi (– 0,1 point), pour atteindre 12,8 %.

Ces retraits de la Sécurité sociale et des complémentaires a entraîné une hausse de 0,27 point du reste à charge des assurés, passé de 8,47 % en 2004 à 8,74 % en 2005. Pour les seuls soins ambulatoires, la hausse est plus marquée, à 1,1 %.

Sur l’ensemble des dépenses, le montant de la consommation de soins et de biens médicaux (soins hospitaliers, médicaux, dentaires, médicaments, transports sanitaires) atteint à lui seul 150,6 milliards d’euros, soit une augmentation en 2005 de 3,9 % en valeur (2,7% en volume) contre 5,1 % en 2004 et 6,4 % en 2003. Cela représente aussi une dépense de 2 402 euros par habitant contre 2 328 en 2004.

Les médicaments, le secteur hospitalier et les soins ambulatoires (médecine libérale, auxiliaires médicaux) «contribuent le plus, comme cela s’observe depuis 1997, à la croissance de la consommation en volume», note la Drees.

Le coût du médicament.

Les établissements hospitaliers, publics comme privés, ont ainsi coûté 67 milliards d’euros en 2005, subissant des augmentations de 3,8 % en valeur et de 1,5 % en volume.

Les médicaments représentent 20,8 % de la consommation des soins et biens médicaux, soit 31,3 milliards d’euros (+ 4,2 % par rapport à 2004).

En dépit d’une baisse des prix (– 1,2 % en 2005 et en 2004), grâce notamment au développement des génériques, le renouvellement des produits «représente chaque année plus de la moitié de la croissance du marché des médicaments remboursables», note la Drees.

La consommation de soins ambulatoires atteint 40,9 milliards d’euros, soit 27,1 % de consommation médicale et «la consommation de soins médecins» proprement dite s’accroît de 3 % en valeur, mais seulement de 1,4 % en volume, après 1,9 % et 1,3 % en 2004 et 2003. Une croissance très inférieure à celle observée de 1998 à 2001 et qui était proche chaque année de 3 %. «La variation des prix des soins de médecins (+1,6%), note cette étude , bien que supérieure à celle observée en 2004 (+1,1%), confirme le ralentissement intervenu après les augmentations de 2002 et 2003».

Enfin, le montant de la dépense nationale de santé, l’indice retenue par l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) pour établir des comparaisons internationales, a atteint en 2005 181 milliards d’euros (10,6 % du PIB contre 10,5 % en 2004).

Cette dépense, au sein de laquelle ne sont pas pris en compte les arrêts de travail ni les dépenses de recherche et de formation, place la France en termes de poids de la santé dans la création de richesse nationale, à la quatrième place après les Etats-Unis (15,3 %), la Suisse (11,6 %) et l’Allemagne (10,9 %).

(1) ) Drees, études et résultats, n° 505, juillet 2006. www.sante.gouv.fr/htm/publication.

Dépenses de santé par habitant (en euros)*
Etats-Unis 4 517
Suisse 2 986
Allemagne 2 373
Royaume-Uni 1 889
Italie 1 792
Espagne 1 465
Fédération de Russie 435
* Source OMS, 2004.
> J. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7995