Après la campagne de communication de 2002 (« Les antibiotiques, ce n’est pas automatique »), la consommation française d’antibiotiques avait baissé de 15 %. Mais, aujourd’hui, l’Assurance-maladie tire le signal d’alarme : depuis 2007, cette consommation est repartie à la hausse (+4?% par an) et reste l’une des plus élevées d’Europe derrière la Grèce. Pendant de cette surconsommation, les résistances bactériennes sont aussi en augmentation et touchent aujourd’hui la médecine de ville. E. coli, par exemple, a connu, entre 2004 et 2008, une augmentation de 90?% des souches résistantes aux fluoroquinolones et un tiers d’entre elles sont contractées en ville. Le taux de souches résistantes du pneumocoque à la pénicilline et à l’érythromycine reste également l’un des plus élevés d’Europe?: 29,9 % et 30,7 %.
Résistances bactériennes Autre phénomène inquiétant : le développement des résistances bactériennes en milieu communautaire peut toucher des personnes n’ayant pas eu recours à un traitement antibiotique. Aux États-Unis, de nouvelles souches du S. aureus résistant à la méthicilline se propagent ainsi dans la population en bonne santé (enfants en garderie par exemple). Pour l’instant, la France est épargnée, mais la menace est prise très au sérieux. D’où la nouvelle campagne de l’Assurance-maladie qui s’appuie sur un nouveau slogan : « Les antibiotiques, si on les utilise à tort, ils deviennent moins forts ».
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