Bien que l’existence des déficits cognitifs des sujets diabétiques âgés apparaisse clairement, très peu d’enquêtes françaises se sont intéressées à leur étude. L’un des objectifs de GERODIAB, qui a été initiée en 2009, vient combler ce déficit. Les patients diabétiques de type 2 âgés de 70 ans et plus ont été inclus, quel que soit leur traitement. Le diabète devait être connu depuis au moins 1 an et les patients devaient avoir une autonomie suffisante, définie par un score supérieur ou égal à 3/6 sur l’échelle Activities of Daily Living (ADL). Au total, 987 malades diabétiques, recrutés dans 56 centres ont accepté de participer à l’étude après une information éclairée.
Son critère principal repose sur l’évaluation de la mortalité en fonction de la moyenne des HbA1c enregistrées au cours des 5 années d’évolution. La comparaison des taux de mortalité en fonction de valeurs d’HbA1c permettra de vérifier les hypothèses concernant la définition des objectifs glycémiques. Les premiers malades viennent de terminer la période de suivi et les résultats sont attendus pour le début 2016. Les critères secondaires comportent l’étude de l’influence sur la mortalité des autres données individuelles, comme les facteurs de risque cardiovasculaire ou les paramètres gériatriques, et notamment les troubles cognitifs, qui sont systématiquement explorés chaque année. La nécessité de ce dépistage est attestée par le fait que les troubles cognitifs sont souvent méconnus, puisque 25 % des malades avaient un MMSE inférieur à 25/30, alors que seuls 11 % étaient a priori considérés comme présentant une altération cognitive par leur médecin. Ces sujets, présentant une altération cognitive, étaient significativement plus âgés, plus souvent de sexe féminin et présentaient un diabète plus ancien ou une HbA1c plus élevée. Ces troubles de la cognition étaient plus fortement liés à la présence d’une neuropathie périphérique qu’aux complications cardiovasculaires, ce qui plaide pour une physiopathologie commune qui concerne directement la fonction neuronale et incite le clinicien à rechercher systématiquement une de ces anomalies en présence de l’autre. Les résultats de l’étude de suivi à 5 ans ainsi que son extension à 10 ans permettront d’apporter des éléments de réflexion de premier ordre pour la prise en charge de ces malades.
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