La ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dite « préoccupée » par les projets des entreprises américaines Facebook et Apple de faciliter, pour leurs salariées, l’accès à la congélation d’ovocytes.
Selon NBC News, les deux géants de la Silicon Valley cherchent à féminiser leurs équipes. Ils seraient prêts à investir jusqu’à 20 000 dollars (16 000 euros) pour financer le recours à la congélation d’ovocytes « par convenance ». Toujours selon la chaîne américaine, Facebook aurait commencé à comptabiliser cette méthode dans la couverture médicale que l’entreprise paye aux États-Unis. Apple devrait lui emboîter le pas en janvier.
Conséquences éthiques
« Je suis préoccupée d’entendre que c’est un projet porté par des entreprises », a déclaré Marisol Touraine sur Europe 1. « Est-ce que l’objectif, c’est de demander à des femmes de ne pas avoir d’enfants au moment où elles le souhaitent, pour pouvoir être plus disponibles pour leur entreprise ? », s’interroge-t-elle.
« Ce sont des enjeux difficiles, compliqués, qui ont des conséquences éthiques. Il n’appartient pas aux entreprises et aux employeurs de se saisir de ces questions-là. Le débat est médical, éthique, ça n’est certainement pas un débat pour directeurs de ressources humaines », a insisté la ministre.
En France, la loi de bioéthique de juillet 2011 autorise l’autoconservation des gamètes pour raison médicale. La loi française précise seulement qu’au-delà de 43 ans, la sécurité sociale ne prend plus en charge l’assistance médicale à la procréation. L’autoconservation de convenance pour les hommes est, elle, autorisée en raison de leur capacité à procréer plus longtemps.
En 2012, le Collège national des gynécologues et obstétriciens Français (CNGOF) avait clairement pris position pour l’ouverture de l’autoconservation sociétale des ovocytes, sans taire les risques de grossesses tardives ou de faux espoirs qu’elle pourrait susciter.
Sans être favorable à l’autoconservation pour raison sociétale, le Pr Frydman plaide pour un bilan de fertilité chez les femmes de 35 ans afin qu’elles sachent « où elles en sont ».
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