AU COURS du congrès de la Société européenne de reproduction et d'embryologie qui a eu lieu à Lyon, le Dr Ariel Revel (Jérusalem) a présenté des résultats encourageants sur la congélation d'ovocytes chez des jeunes filles prépubères. Cette technique novatrice est actuellement en cours d'évaluation. Elle pourrait être proposée aux jeunes malades atteintes de cancer qui doivent subir une radiothérapie ou une chimiothérapie afin de préserver leurs capacités futures de reproduction. Aujourd'hui, on guérit entre 70 et 90 % des cancers de l'enfant ; la question de la fertilité future de jeunes enfants qui ont reçu des traitements toxiques pour les cellules germinales se pose de façon récurrente.
Chez les femmes adultes en âge de procréer, avant tout traitement par radiothérapie ou chimiothérapie, un traitement stimulant l'ovulation est administré afin de pratiquer une ponction d'ovocytes qui seront congelés après fertilisation. Chez les filles prépubères, certaines équipes proposent de procéder à une ablation chirurgicale des ovaires, qui seront ensuite congelés, puis réimplantés à l'âge adulte. Mais les congélations de tissus sont moins bien maîtrisées que celles d'ovocytes, et c'est pour cette raison que l'équipe israélienne a souhaité rechercher d'autres pistes thérapeutiques. En analysant la composition d'ovaires prépubères de jeunes filles opérées avant un traitement carcinologique, le Dr Revel a retrouvé des ovocytes qu'il a pu prélever à l'aide d'une aiguille. Ainsi, même chez une enfant de 5 ans, il a pu extraire sept ovocytes qui ont pu bénéficier d'une maturation in vitro puis être congelés. L'étude qu'il a présentée à Lyon portait sur des jeunes filles de 16 ans, en moyenne. Un total de 167 ovocytes ont été prélevés, soit en moyenne 8,5 par patiente ; 37 d'entre eux ont été immédiatement congelés, et le travail de maturation in vitro a été effectué sur 130 autres, dont 41 ont atteint le stade mature (taux de succès : 32 %). Aucun de ces ovocytes n'a encore été fertilisé et réimplanté en raison du faible recul depuis le début de l'étude, mais leur stade de développement laisse espérer des possibilités de fertilisation optimales.
Lyon. European Society of Human Reproduction and Embryology.
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