La XIIe Conférence internationale sur le SIDA et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA) vient de s'ouvrir à Ouagadougou (Burkina) sur des appels à développer l'accès aux traitements contre le SIDA pour le continent le plus touché par la pandémie.
Cette année, le SIDA a tué 2,3 millions de personnes en Afrique subsaharienne. En 2001, on estime à 3,4 millions le nombre de nouvelles infections par le VIH en Afrique. Ce qui porte le total des Africains infectés par le virus à 28,1 millions. « Les médicaments sont restés la propriété du nord et les malades à la charge du sud », a regretté le président burkinabé, Blaise Compaoré, hôte de la conférence qui doit se poursuivre jusqu'au 13 décembre.
Le ministre français de la Santé a appelé les pays du continent à faire entendre leur voix pour obtenir des traitements, leur promettant l'appui de la France en ce sens. « Si les pays d'Afrique ne disent pas "Nous voulons le traitement", ce n'est pas nous qui pourrons le faire », a déclaré Bernard Kouchner, incitant les pays africains à se faire entendre à l'occasion d'une réunion « cruciale », la semaine prochaine à Bruxelles (Belgique), sur la création du fonds global de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme qui se met en place sous l'égide de l'ONU. Selon Bernard Kouchner, ne pas favoriser l'accès aux traitements « participerait de la condamnation à mort de dizaines de millions de personnes ». Il a souligné que les autorités françaises souhaitent que de 20 à 30 % des financements de ce fonds puissent aller aux traitements contre le SIDA, notamment aux antirétroviraux.
De son côté, le Dr Peter Piot, directeur exécutif du programme ONUSIDA, a estimé que « le moment était venu de transformer les promesses de financement et de volonté politique », faites au cours de l'année écoulée, « en action ». Il a relevé que quelque 30 000 personnes bénéficient en Afrique de trithérapies, selon les estimations de l'ONUSIDA, chiffre qu'il a qualifié « d'infime ». Selon lui, en Afrique subsaharienne, les dépenses actuelles ne représentent qu'un dixième des quatre milliards de dollars dont le continent a besoin.
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