LA GRAVITE des accidents dus aux piqûres de méduse dépend de nombreux facteurs parmi lesquels : l’espèce de la méduse (qui dépend elle-même largement de la localisation géographique de l’accident), le nombre de nématocystes mis en contact avec la peau, le temps de contact et l’interposition éventuelle d’un textile, l’existence d’une éventuelle sensibilisation allergique antérieure.
Les piqûres déclenchent des modifications cutanées locales précoces mais parfois aussi retardées. Dès les premières secondes de contact avec la méduse, le baigneur malchanceux ressent une douleur semblable à une brûlure qui va se diffuser rapidement sur une aire plus grande que celle de la zone de contact. Cette douleur persiste plusieurs heures, mais son intensité décroît progressivement. L’érythème est lui aussi immédiat et dans l’heure qui suit la piqûre, il s’accompagne d’un oedème. Des vésicules habituellement translucides apparaissent sur la zone de contact.
La cicatrisation d’une piqûre non compliquée demande entre huit et quinze jours et peut se faire sans séquelle ou en laissant des zones atrophiques ou dyschromiques. La poursuite des bains de mer peut retarder cette évolution.
Chez certaines personnes, l’oedème peut persister. Sa surface peut devient granuleuse puis microvésiculaire. Le prurit devient alors dominant. Le diagnostic clinique est celui d’un eczéma et les corticoïdes locaux sont bénéfiques.
Chez les sujets allergiques préalablement sensibilisés, la piqûre de méduse va entraîner la survenue d’urticaire à distance, d’angiooedème, de spasme bronchique et de baisse tensionnelle. Un choc anaphylactique est possible.
Les piqûres de certaines méduses, en particulier parmi celles présentes dans les mers tropicales pacifiques, peuvent induire des réactions toxiques allant du malaise avec céphalées, de la sensation de faiblesse, de la crampe et de la paresthésie à la cyanose et à la gêne ou à la dépression respiratoire.
Ne surtout pas frotter, ne pas mettre d’eau douce ou d’alcool.
En cas de piqûre, il ne faut surtout pas frotter la zone piquée car les tentacules restants sont encore actifs et leur écrasement aggraverait la lésion. Il faut rincer la zone de contact à l’eau de mer et procéder à l’ablation précautionneuse des fragments de méduse restés accrochés à la peau (à l’aide d’une pince). Lorsque cela est possible, la neutralisation du venin à l’aide de vinaigre à 5 % ou par échauffement local (eau à 50 °C) est efficace. L’application d’eau douce ou d’alcool est déconseillée car elle active les nématocystes (les organes piqueurs de la méduse) restants.
La douleur provoquée par la piqûre justifie l’administration d’un sédatif ou d’un antalgique. En cas de piqûre multiple, un opiacé peut être nécessaire. La zone piquée doit être désinfectée à l’aide d’un savon antiseptique et nettoyée à la chlorhexidine. L’application d’un corticoïde fort sur l’érythème oedémateux est utile, mais elle est déconseillée s’il existe des zones décollées (vésicules, bulles).
Larrègue et coll., communication aux Entretiens de Bichat.
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