Si l'incidence du diabète de type 2 est en augmentation au travers le monde, on possède malheureusement peu de résultats sur l'influence du diabète et notamment des hypoglycémies sur les performances au volant et la survenue d'accidents de la route.
Simulateur de conduite
Des auteurs néerlandais ont étudiés 20 diabétiques de type 2 ayant une perception normale des hypoglycémies et 24 sujets contrôles témoins sur un simulateur de conduite. La conduite a été effectuée dans différents environnements durant un clan euglycémique, avec, d'une part, une glycémie normale (1 g/l) et, d'autre part, une hypoglycémie modérée (0,50 g/l). En sus d'une conduite habituelle, quelques événements inattendus ont été ajoutés au programme. Différents paramètres de conduite ont été mesurés, en particulier les temps de réaction face aux événements.
Les diabétiques n'ont jamais de performances inférieures à celles des témoins. Dans le groupe des diabétiques euglycémiques, les performances de conduite sont meilleures que dans le groupe témoin. Durant l'hypoglycémie, les performances de conduite ne sont pas altérées.
En comparant les standards reconnus d'une bonne conduite, les performances de conduite restent dans les limites de sécurité dans toutes les conditions, à la fois en euglycémie et en hypoglycémie. Aucun sous-groupe ayant de faibles performances n'a pu être identifié.
Les auteurs concluent que les patients avec un diabète de type 2 et une perception normale des hypoglycémies peuvent conduire en toute sécurité pendant la période d'euglycémie.
Pendant une hypoglycémie modérée symptomatique, la conduite sûre est maintenue. Lorsque l'hypoglycémie survient pendant la conduite, les patients ont l'opportunité de réagir avant que la diminution de la glycémie n'entraîne d'altération de la performance.
Le cas des diabétiques de type 1
Pour les diabétiques de type 1, la situation pourrait être différente. Le risque d'hypoglycémie y est plus important. Il est donc nécessaire d'évoquer la conduite automobile et la conduite à tenir avant qu'un incident ne se produise.
Dans une étude anglaise menée chez des patients traités par insuline, des questionnaires ont été distribués sur la formation concernant le permis de conduite, les tests capillaires, la reconnaissance des hypoglycémies ; 15 % des conducteurs ont des hypoglycémies qu'ils ont du mal à reconnaître, 61 % font des tests avant de conduire, 92 % ont des hydrates de carbone dans la voiture et dans 68 % des cas, ils n'en discutent jamais avec leur médecin.
Ce sujet est pourtant l'un des thèmes de prédilection du forum ouvert aux patients du site de la Ligue des diabétiques d'Ile-de-France. Sokolowski et Perlemuter rapportent l'expérience d'un forum ouvert à tous. Les internautes (essentiellement des diabétiques) posent des questions auxquelles répond un diabétologue en utilisant une réponse qui évite la consultation personnelle et élargit le sujet. Le thème le plus souvent abordé (41 % des questions) après les traitements (47 %) est celui des hypoglycémies. Une information pragmatique et systématique sur le sujet s'impose donc.
Congrès de l'International Diabetes Federation).
Communication de Stork (Pays-Bas, Cowen (Royaume-Uni), Sokolowski et Perlemuter (Ligue des diabétiques de France, Paris).
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