Changement d’époque. À peine arrivé à la tête du Comité économique des produits de santé (CEPS), Gilles Johanet*, a décidé de jouer la carte de la transparence. « Il faut mettre un terme à la culture de la discrétion qui caractérisait jusqu’alors le CEPS », a ainsi expliqué l’ancien directeur de l’assurance maladie.
Habituée à fonctionner dans l’ombre, l’instance en charge de la fixation des prix du médicament en France, donnait en effet une « impression d’opacité ». Or « l’opacité crée le soupçon » a précisé le secrétaire général de la Cour des comptes. « Un soupçon dommageable et contre-productif, lorsqu’il n’y a rien à cacher. »
Appelé de ses vœux par le Parlement, et en particulier par la députée socialiste de Haute-Garonne, Catherine Lemorton, ce souci de transparence se traduira par l’obligation pour le CEPS de suivre désormais les avis de la Commission de la transparence et, à défaut, de devoir motiver son refus.
Une nouvelle ligne a priori tout à fait compatible avec les objectifs assignés au CEPS : permettre aux Français d’avoir accès à l’innovation thérapeutique, contribuer à l’équilibre des comptes de l’assurance maladie obligatoire et favoriser une politique industrielle. Trois objectifs qui, dans les faits, continueront de se traduire par une politique conventionnelle, conclue avec les représentants de la profession (Leem, Gemme…) et chacun des laboratoires concernés.
Selon Gilles Johanet, cette transparence devrait contribuer à mieux faire comprendre les éventuelles baisses de prix, qui ne sont en rien une finalité pour le CEPS. Un message que les industriels du médicament devraient apprécier, à l’heure où, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ils viennent de subir un niveau de taxe jamais atteint.
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