Sa réalité ne fait de doute pour personne ; elle est là, guettant tout un chacun, prête à le - ou plus souvent à la - plonger dans un océan de symptômes malencontreux. Il est « absolument crucial » de comprendre ses causes ; mieux, « la comprendre, pour finalement la vaincre, est une immense jouissance ». Car bien sûr, la question centrale est bien de vaincre la dépression.
Les combattants qui dispensent leurs conseils dans des livres savants et savamment composés, s'avancent en rangs serrés, sûrs de la puissance de leurs armes et de la pertinence de leur stratégie. Les plus classiques commencent par une ferme invitation à la consultation, celle d'un généraliste en premier recours le plus souvent. Les antidépresseurs s'imposent très vite, dès que le diagnostic de dépression a été porté, excluant le coup de blues passager et la déprime momentanée ; ils sont en général classés avec maestria selon leur famille chimique et leur tendance d'activité.
C'est le plus souvent le généraliste qui fera appel, en cas de nécessité, au psychiatre, tandis que le choix de la psychothérapie, en règle second par rapport aux médicaments, est volontiers laissé à l'initiative individuelle. Le mode de présentation des psychothérapies est sujet à grandes variations, selon les convictions et le type d'engagement des auteurs : les uns commencent par la psychanalyse, les autres la relèguent en fin de chapitre, à moins qu'ils n'en fassent le couronnement de l'action psychothérapique. Les autres soutiennent avec ardeur les thérapies cognitives et comportementales, parfois au point d'en faire l'alpha et l'omega de la dépression, celle-ci étant alors liée aux « pensées pessimistes » et aux « comportements dépressogènes » qu'il s'agit donc de faire disparaître au profit d'une appréhension plus positive du monde.
Il ne semble pas exclu enfin de « vaincre soi-même la dépression », en extirpant du fin fond de soi volonté, autosuggestion, magnétisme personnel, à condition tout de même de s'aider d'un cocktail conscient et organisé d'antidépresseurs, de thérapies psy et d'adjuvants doux et nutritionnels. Pour plus de détails sur les médicaments psy, on se reportera au guide de ce nom, qui dissèque soigneusement chaque produit pour l'orner finalement d'un avis personnel des deux auteurs.
On s'en doute, tous ces ouvrages s'adressent certes aux dépressifs, potentiels ou actuels, mais ils s'adressent aussi à tous ceux qui peuvent conduire ces derniers vers le champ de bataille considéré comme efficace, soit l'entourage, et pourquoi pas, les généralistes.
« J'ai envie de comprendre... la dépression », Suzy Soumaille, avec la collaboration du Dr Gilles Bertschy. Médecine et Hygiène, 154 p., 98 F (14,94 euros).
« La Dépression. Comprendre pour s'en sortir », Dr Stéphane Borentain. Osman Eyrolles Santé & Société, 232 p., 128 F (19,51 euros).
« Faire face à la dépression », Dr Charly Cungi et Dr Yvan Druon-Note. Editions Retz, 224 p., 119 F (18,14 euros).
« Vivre ! Vaincre soi-même la dépression », Claire Fontaine. Le Cherche-Midi éditeur, 267 p., 98 F (14,94 euros).
« Guide des médicaments psy », Dr Christian Gay et Dr Alain Gérard. Le Livre de Poche, 388 p., 40 F (6,10 euros).
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