« ON NE PEUT PAS faire un enfant quand on veut mais quand le corps le peut. » Celle qui tient ces propos n'est pas un médecin mais une femme, Chantal Seror-Ramogida, fondatrice de l'association Pauline et Adrien. Malheureusement, la notion qu'elle veut faire passer est loin d'être adoptée par tous les couples, dont beaucoup confondent « le pouvoir des médecins d'empêcher des grossesses non désirées et celui de provoquer les grossesses attendues », analyse le Pr Israël Nisand, du Cmco (centre médico-chirurgical obstétrical) de Schiltigheim-Strasbourg. Insémination artificielle, fécondation in vitro ou plus récemment injection de spermatozoïde dans le cytoplasme (Icsi) : en vingt ans, les progrès ont été tels que les patientes pensent que presque aucun trouble de la fertilité n'est insoluble.
L'exposition itinérante organisée par les Laboratoires Serono (voir encadré) permettra à ses visiteurs de se faire une idée plus réaliste de la médecine de la reproduction. « En partenariat avec les médecins locaux, nous allons expliquer aux couples les mécanismes de la reproduction, pourquoi cela peut ne pas marcher et surtout leur dire qu'ils ne sont pas seuls », explique le Pr Bernard Brigonnet, président directeur général de Serono France.
Réussites et échecs.
Il est en effet de plus en plus difficile de faire comprendre au couple qu'après un certain nombre de tentatives infructueuses il vaut mieux renoncer. Les patientes ne réalisent pas toujours que les chances de réussite sont limitées. « Il faut savoir que sur 21 000 tentatives de FIV, chaque année en France, il y a entre 25 et 30 % de chances de réussite et surtout qu'après 40 ans ce taux s'effondre », rappelle le Dr Guy Cassuto, biologiste à Paris.
Chantal Seror-Ramogida milite donc pour une plus grande transparence dans les résultats de l'assistance médicale à la procréation. C'est normalement le rôle dévolu à la Commission nationale de médecine et de biologie de la reproduction et du diagnostic prénatal attachée au ministère de la Santé. Mais, selon le Pr René Frydman, « la commission exerce de manière très partielle la fonction qui lui avait été attribuée ; et aujourd'hui on ne peut pas se satisfaire du travail réalisé, et au sujet duquel les spécialistes n'ont pas de retour ». C'est pourquoi il a donc décidé de publier les résultats de son centre de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart sur Internet*. « Une plus grande transparence des résultats présente un double avantage : apporter une information précise et objective aux couples et permettre une meilleure évaluation des différentes techniques et par conséquent de faire progresser les pratiques. »
19 villes-étapes
Du 4 novembre au 17 décembre, le véhicule itinérant de l'exposition sera présent quelques jours dans 19 villes françaises : Paris (du 4 au 7 novembre, Salon Forme et santé), Strasbourg (8 et 9 novembre), Nancy (10 novembre), Dijon (12 novembre), Lyon (15 et 16 novembre), Clermont-Ferrand (17 et 18 novembre), Grenoble (19 novembre), Nice (22 et 23 novembre), Marseille (24 et 25 novembre), Montpellier (26), Toulouse (29 et 30 novembre), Bordeaux (1er et 2 décembre), Tours (3 décembre), Nantes (6 et 7 décembre), Brest (8 décembre), Rennes (9 et 10 décembre), Caen (13 décembre), Rouen (14 et 15 décembre) et Lille (16 et 17 décembre).
L'exposition s'articule autour des thèmes suivants : la reproduction, comment ça marche, pourquoi bébé se fait attendre, vous n'êtes pas seul, votre médecin à votre écoute, les examens médicaux, il existe des solutions, comment ça se passe, questions de société et conseils pratiques. Deux mille sept cents gynécologues et 2 100 fivistes ont été préalablement informés fin septembre de la mise en place de l'opération. « Le Quotidien » en est partenaire.
>>>>Site Internet : www.lescheminsdelavie.com.
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