Compacte, pratique, pas chère

POUR AVOIR PERDU de vue le produit, moteur essentiel de la réussite, Fiat a bien failli disparaître de la scène internationale.
L'alliance avec General Motors a en partie stoppé l'hémorragie grâce à d'opportunes synergies. Le sauvetage de la branche auto du groupe transalpin n'est pas encore acquis mais il paraît en bonne voie. La Punto a repris son bâton de pèlerin avant l'été, la Lancia Ypsilon entame une carrière prometteuse et la Panda a rapidement trouvé sa voie.
Fiat passe maintenant à la quatrième phase de son plan de relance avec l'Idea, réplique de l'Opel Mireva.
I comme intelligence, D comme design, E comme émotion, A comme architecture. Chez Fiat, on a le sens du raccourci.
Grâce à sa compacité, à son espace habitable et à sa modularité, la petite dernière s'inscrit dans la bonne moyenne face à la concurrence. Elle fait même mieux que la Ford Fusion et la Mazda 2, presque aussi bien que le Meriva et pratiquement jeu égal avec la Honda Jazz.
Seule ombre au tableau, les sièges, tous rabattables via les dossiers, coulissants de manière indépendante, ne peuvent être retirés. Au chapitre « manques », les tiroirs sous les sièges ainsi qu'un rangement central, font grandement défaut.
Le design ? Il est étonnamment sage. Probablement échaudé par l'expérience du Multipla, Fiat a fait dans la sobriété afin de rallier à sa cause un maximum de clients. A moyen terme, cette stratégie n'est certainement pas la plus efficace. La future Twingo monospace et la Peugeot équipée de ses portes coulissantes, entrevue sous la forme d'une étude grandeur nature à Paris en 2002, annoncent une génération de véhicules de loisirs plus originaux.
Pour ce qui a trait aux thèmes de l'émotion et de l'architecture, on accordera la moyenne à l'Idea. Encore que l'ergonomie est un qualificatif plus approprié que l'émotion.
L'implantation du levier de vitesses à la base de la planche de bord, les commandes de lève-vitres intégrées dans la partie supérieure de la contre-porte, le volant réglable en hauteur et profondeur en portent témoignage.
Le comodo de changement de direction trop court, le graphisme des cadrans de vitesses et celui du compte-tours laissent toutefois à désirer.
Peu enveloppants et pas assez larges, les dossiers de sièges n'assurent pas un excellent maintien latéral. Quant au siège central arrière, il n'est là que pour justifier une homologation en cinq places. Sur ce plan, le Mireva ne fait pas mieux.
L'aspect flatteur des matériaux utilisés sur le Meriva lui donne toutefois un net avantage sur l'Idea. En contrepartie, la Fiat compense par une meilleure visibilité trois-quarts avant.
Des deux modèles proposés à l'essai (1,3 l Multijet et 1,4 l essence), seul le second répond réellement aux critères définis pour un usage mixte. En dépit de sa souplesse, la version Diesel 70 ch aura bien du mal à supporter la charge de quatre personnes et de leurs bagages à bord.
Le 1,9 l 100 ch common rail devrait pallier cette faiblesse. Sur la route, l'Idea, conçue sur la base de la Punto, fait preuve d'un certain civisme malgré une direction un peu floue.
Avec ce monospace, Fiat confirme indubitablement sa vocation de constructeur populaire et relativement bon marché. On attend avec impatience la nouvelle mouture du Multipla.