Sur le plan individuel, il paraît nécessaire de rappeler certaines règles d’hygiène de vie qui, bien qu’élémentaires, apparaissent comme fondamentales pour des professionnels qui ont une lourde tendance à dénier leurs limites et à négliger leur propre santé. Les médecins baignent en effet toujours dans une forme de « culture médicale », un mythe de la toute-puissance qui les incite souvent malgré eux à ne pas s’écouter. Se préserver de l’épuisement, c’est aussi apprendre à accepter la part d’incertitude et d’imperfection inhérente au métier, et surtout de savoir l’exprimer, y compris au patient, afin de rétablir un dialogue plus juste avec ce dernier.
Le maintien d’un équilibre vie personnelle/vie professionnelle apparaît également comme un élément fortement protecteur de l’épuisement, tout comme la diversification de l’activité professionnelle et la rupture de l’isolement (FMC, travail en association, groupes Balint…).
Une fois le burn out installé, le médecin en souffrance peut se tourner vers des associations comme l’AAPML qui a mis en place une plate-forme téléphonique d’écoute ou l’APSS (Association pour la Promotion des Soins aux Soignants). « Mais les moyens collectifs de prise en charge des confrères nécessitent encore d’être développés », insiste le Dr Galam. Car le drame du médecin en souffrance est bien souvent qu’il ne sait pas vers qui se tourner et que l’on ne lui offre pas réellement de quoi se soigner. « Enfin, conclut le Dr Galam, d’un point de vue collectif, il s’agit de lever les tabous qui pèsent encore sur la profession, d’oser aborder ce phénomène préoccupant du syndrome d’épuisement, et de lever les ambiguïtés afin de permettre enfin de redéfinir la place du médecin dans la société. »
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