LE MILIEU HOSPITALIER produit de l’insécurité. A l’origine de cette prise de conscience, il y a eu ce drame, survenu le 18 décembre 2004 : le double meurtre d’une infirmière et d’une aide-soignante à l’hôpital psychiatrique de Pau a marqué les esprits. Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, s’est aussitôt engagé à améliorer la sécurité du personnel et des patients. Un premier rapprochement entre la police, la gendarmerie et le monde hospitalier s’est opéré début 2005. Avec une priorité : la sécurisation des urgences.
Mais les agressions touchent indistinctement tous les services. L’observatoire des violences hospitalières indique que 55 % des actes signalés surviennent en psychiatrie, 20 % aux urgences et, le reste, partout ailleurs – maternité, gériatrie… Encore rare – et c’est heureux –, la violence, force est de le constater, gagne du terrain à l’hôpital. Signe des temps, la Dhos (direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins) compte un commissaire de police dans ses effectifs depuis quelques mois. William Besse martèle son message lorsqu’il se déplace : «Le taux de plaintes est actuellement insuffisant, il faut l’augmenter pour rassurer le personnel hospitalier et dissuaderles semeurs de trouble.»
C’est notamment dans ce but que les ministères de l’Intérieur et de la Santé ont signé un accord national le 12 août 2005 : ce protocole améliore la procédure du dépôt de plainte et permet aux soignants victimes d’agression de se domicilier à l’hôpital pour éviter les représailles à leur domicile. L’accord national prévoit, en outre, l’instauration d’une présence policière aux abords et à l’intérieur des établissements de santé publics et privés, aux urgences mais pas seulement. Les forces de l’ordre sont chargées d’établir un « diagnostic de sécurité » local : étude de la configuration des bâtiments, de la gestion des flux, du filtrage des entrées, etc. Outre la nomination d’un correspondant au commissariat le plus proche, l’accord national prévoit des réunions périodiques à l’échelon départemental et local entre les équipes hospitalières et policières, pour dégager des stratégies d’actions communes afin de réduire la violence à l’hôpital. C’est cet accord national que vient d’appliquer localement le centre hospitalier de Troyes (voir ci-dessous).
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