Diabète et ostéoporose, deux maladies fréquentes et graves, peuvent et doivent bénéficier d'actions efficaces de dépistage et de prévention : c'est ce qui ressort du colloque organisé il y a quelques jours par le Syndicat national de l'industrie pharmaceutique (SNIP) et les Laboratoires internationaux de recherche (LIR).
Les participants à cette réunion ont notamment insisté sur la disparité d'accès aux soins qui touche en particulier les trois millions de femmes ménopausées, atteintes d'ostéoporose dont seulement 600 000 sont prises en charge après une première fracture. Le coût des 50 000 fractures du col fémoral s'élève à 5 milliards de francs par an.
Quant au diabète, a noté un orateur, sa progression actuelle fait parler d'épidémie liée notamment à la flambée de l'obésité. Sur les trois millions de Français diabétiques, 800 000 progressent à bas bruit vers les complications. La prise en charge de cette pathologie reste donc très médiocre : retard diagnostic et mauvaise prévention des complications forment une bonne partie des 33 milliards de francs consacrés chaque année à la prise en charge de cette pathologie.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2002 (PLFSS), qui va être prochainement discuté par le Parlement, prévoit un objectif national des dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) de 3,8 %, et une progression des dépenses pour les soins de ville de 3 %, nettement inférieure, selon les participants à ce colloque, à la croissance des besoins médicaux et en décalage avec toutes les priorités de santé publique.
Inégalités régionales
Une étude réalisée, il y a quelques mois, pour le Syndicat national de l'industrie pharmaceutique et les Laboratoires internationaux sur l' « évaluation des besoins médicaux en France liés à 18 pathologies majeures », (« le Quotidien » du 17 mai 2001) a confirmé l'importance des besoins médicaux non couverts, les inégalités régionales, et les lacunes de l'évaluation des soins.
Les ateliers de travail qui ont réuni, à l'occasion du colloque, les professionnels de santé et les patients ont permis aux uns et aux autres de faire le point sur la prise en charge de l'ostéoporose et du diabète.
Les associations de lutte contre les ostéoporoses demandent en particulier le remboursement d'une ostéodensitométrie diagnostique, le remboursement des traitements avant la première fracture et des médicaments qui ne le sont pas encore. Elles militent aussi pour des campagnes de sensibilisation diététique et une information des femmes ménopausées sur le THS. Selon des experts, le gouvernement pourrait envisager le remboursement de l'ostéodensitométrie pour des populations ciblées par les dernières recommandations de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES).
En attendant « le plan Kouchner »
Quant aux associations de patients diabétiques, elles demandent une organisation coordonnée des soins, l'accélération de l'accès aux thérapies les plus récentes, la mise en place d'une réelle éducation thérapeutique du patient, une information large des Français sur les comportements alimentaires à risque.
Bernard Kouchner va dans ce ce sens : il devrait présenter, le 10 novembre, à l'occasion de la journée mondiale du diabète, un plan de prise en charge du diabète, élaboré en concertation avec l'ensemble des partenaires concernés, pour améliorer l'offre de soins et la prise en charge. Un « regroupement des moyens dans des réseaux multidisciplinaires d'intervenants salariés ou vacataires » devrait également être annoncé par le ministre délégué à la Santé. Une très large part sera faite à l'éducation thérapeutique qui sera enfin prise en charge, sur une base forfaitaire, dans le cadre de ces réseaux. La formalisation régionale des structures et des ressources, les actions pour améliorer la formation des généralistes en ce qui concerne cette pathologie et l'articulation de cette nouvelle politique avec le Plan nutrition devraient compléter le dispositif.
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