Véritable socle de base pour la coopération entre les différents professionnels de la région, le système d’information en santé de la région Rhône-Alpes (Sisra) s’est enrichi au fil des ans afin de prendre en compte les besoins de la population. Ainsi, un système d’échanges dématérialisé des données de patients entre les hôpitaux et les médecins de ville a été mis en production. Il est baptisé Zepra : zéro échange papier en Rhône-Alpes. Ce mode de communication offre toutes les garanties de sécurité permettant de protéger les données couvertes par le secret médical.
Différents types d’informations
En fonction de ses activités, chaque professionnel de santé est amené à recevoir différents types d'informations : comptes-rendus de consultation et d'hospitalisation, de réunions de concertation pluridisciplinaires, anesthésique ; il peut également avoir besoin d’éléments d’un dossier infirmier, d’une ordonnance, d'un bilan ou d’un résultat d’examen, qu’il s’agisse de radiologie, biologie voire d’anatomopathologie. Zepra permet de transférer ces documents dès 2010 aux médecins de ville déclarés, à partir des trois principaux hôpitaux ayant participé à l’opération pilote : HCL, Léon-Bérard et le CHU de Grenoble. Depuis 2011, d’autres établissements (réseaux et cabinets) se sont associés à cette opération qui monte progressivement en puissance au fil des mois. « En janvier 2012 et pour le seul centre Léon-Bérard, ce dispositif a permis la consultation de 1 500 courriers pour une cible de 15 000 par mois. En clair, notre marge de progression reste assez grande », reconnaît Thierry Durand, directeur de l’information hospitalière au centre Léon-Bérard.
Le mode opératoire de cette solution est simple. Le médecin de ville concerné par son patient reçoit une notification sur son adresse mail. Celle-ci lui indique qu’il est le destinataire d’un message concernant son patient. En cliquant sur le lien visualisé, le professionnel libéral est invité à s’authentifier à travers sa carte CPS et son code d’identification. Cette procédure appliquée avec succès, il peut alors accéder aux données de son patient, en mode dématérialisé. « Un gain de temps et d’argent conséquent », estime Thierry Durand. Là où le médecin de ville devait attendre l’arrivée d’un courrier postal, il a désormais accès aux données de son patient en temps quasi réel. Pour l’heure, un passage obligé, à savoir le site Web de Sisra, alourdit encore cette procédure. À terme, les médecins traitants devraient recevoir les notifications de courriers dans le logiciel de leurs cabinets.
Depuis 2011, les médecins de la région qui veulent se lancer dans la dématérialisation des transactions le déclarent et cessent ainsi de recevoir des envois papier. Pour eux, fini la numérisation de documents de leurs patients afin de les intégrer dans leur logiciel de cabinet. D’ores et déjà, 2 000 professionnels de santé de ville ont eu accès à des documents dans une logique Zepra.
Du reste, cette initiative montre comment la technologie peut faciliter les échanges entre les hospitaliers et les traitants libéraux, le but étant de rendre plus efficace la prise en charge du patient. Si Sisra change progressivement les conditions de coopération entre les différents professionnels de santé grâce à l’innovation technologique, tous les réseaux ville-hôpital ne sont pas logés à la même enseigne. L’exemple de celui des Alpes-Maritimes est révélateur à cet égard.
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« Fini la numérisation de documents de leurs patients »
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