« Les progrès médicaux et les évolutions technologiques, souvent accompagnés d’inquiétudes, ont exacerbé des craintes et, par conséquent, ont généré de nombreuses rumeurs », explique le Dr Jean-Luc Gallais, directeur du conseil scientifique de la Société française de médecine générale (Sfmg) et président de la session consacrée aux rumeurs en santé.
La question sous-jacente est toujours la même : dans les changements de nos modes de consommation ou l’usage de technologies quotidiennes, au-delà des bénéfices attendus, des interrogations apparaissent sur les risques associés réels ou supposés, « la mise en cause des anti-transpirants dans la survenue de cancers du sein en est aussi une très bonne illustration ». C’est pourquoi la Sfmg s’est intéressée à ce sujet, qui peut servir de modèle de rumeur en santé. « Dans cette affaire, la rumeur est née d’un courriel, rappelle le Dr Gallais, et l’information s’est rapidement propagée via Internet. On retrouve ce mode de dissémination au travers de nombreux exemples.
Le médecin, interlocuteur privilégié
Le Dr Elisabeth Luporsi (centre de lutte contre le cancer Alexis-Vautrin, Nancy) rappellera les grandes lignes de l’« affaire » des déodorants. Cet exemple est intéressant car il regroupe l’ensemble des caractéristiques d’une rumeur : une affirmation sans preuve, une propagation amplifiée par les médias et encore plus aujourd’hui par Internet, un impact symbolique et socioculturel fort dans la population. Ce décryptage de la facette psychosociale de la rumeur sera abordé par Philippe Oliviero, maître de conférence et chercheur en sciences sociales à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif).
Le principe de précaution sous-tend la mise en place de nombreuses procédures de vérification des risques allégués liés aux rumeurs en santé. Si cet aspect est une des factettes indispensables de la gestion de ces rumeurs, la prise en compte de la composante des perceptions sociales, des représentations et croyances en est une autre.
C’est l’objet même de la session d’expliciter la complexité de tels phénomènes dont les enjeux impliquent de multiples acteurs et institutions, mais pour lequel les médecins se retrouvent en position d’interlocuteur privilégié.
14h30 à 16h00 - Code A15
« Le médecin généraliste et les rumeurs en santé : décrypter et faire face »
Session de cancérologie parrainée par Unilever.
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