Olivier Besancenot - 27 ans - 1,78 mètre - 66 kilos
« Je suis le candidat le plus jeune. C'est sûrement un atout sur le plan physique. Mais, sur le plan nerveux, c'est moins évident : quand je débarque sur un plateau télé en direct, après une journée de travail à La Poste, je subis la pression du stress de plein fouet. Pour la supporter, j'ai tendance à taper de plus en plus fort dans le ballon, au club de foot de l'ASPPTT de Levallois. Pareil pour la boxe française, que j'essaye de pratiquer régulièrement.
« En tant que facteur, j'ai l'habitude de me lever très tôt, embauchant en général à 6 heures et quart le matin. Du coup, j'aime bien récupérer l'après-midi, en faisant une sieste qui peut durer une heure ou une heure et demie.
« Je ne suis aucun régime particulier. Simplement, je m'astreins à manger à peu près sainement, sans trop boire. »
Christine Boutin - 58 ans - 1,68 mètre - 76 kilos
« C'est fondamental de veiller à sa santé et à sa forme physique et nerveuse pendant la campagne. Du moment que vous postulez à la fonction suprême, vous n'avez pas droit au moindre coup de barre en public. Il faut tout le temps donner l'image d'une grande résistance.
« De ce point de vue, je suis à l'écoute de mon corps et je surveille les quelques points faibles que je me connais : je suis sujette à des crises d'hypoglycémie et j'ai tendance à avoir un bon coup de fourchette. J'aime aussi le bon vin. Pendant une campagne, on est très sollicité à ce sujet, surtout quand, comme moi, on s'applique à faire une campagne de proximité. J'ai beau être au régime depuis une quinzaine d'années, je prends facilement un surpoids de quelques kilos.
« Sur le plan nerveux, je récupère parfaitement avec des nuits courtes de cinq à six heures et de petits breaks dans la journée. Dès que je peux m'allonger, je dors ; quelques instants suffisent à refaire mes forces.
« Pour ce qui est de l'exercice, j'essaie de nager dès que je peux, à raison d'une ou de deux dizaines de longueurs, en crawl ou en brasse. La natation est le seul sport que j'aime.
« Moyennant quoi, je me sens en pleine forme. Le seul stimulant auquel je recours à l'occasion, c'est la vitamine C. »
Jacques Chirac - 69 ans - 1,92 mètre
Dans l'entourage du candidat-président, on se montre peu prolixe sur le chapitre santé, en mettant en avant la réputation de force de la nature de l'hôte actuel de l'Elysée. En particulier, sa faculté phénoménale de récupération. Les voyages officiels, comme encore cette semaine au Mexique, épuisent ses collaborateurs. Pas lui.
Sur le plan alimentaire, le goût de Jacques Chirac pour la cuisine traditionnelle roborative est bien connu (honneur à la tête de veau sauce gribiche), mais il apprécie également beaucoup la cuisine asiatique, en particulier japonaise, incontestablement plus légère. Sa consommation de bière mexicaine (Corona, pour ne pas la citer) serait désormais occasionnelle.
Au chapitre de l'entretien physique, le président ferait tous les matins quelques minutes d'exercice sur son vélo d'appartement.
Les membres du cabinet signalent enfin une obsession contre la climatisation, bête noire du chef de l'Etat.
Robert Hue - 55 ans - 1,75 mètre - 100 kilos
« Une campagne présidentielle, c'est une sollicitation permanente, pour laquelle vous ne pouvez quasiment rien déléguer. Pendant six mois, je travaille jusqu'à dix-huit heures par jour, week-ends compris.
Je me déplace dans toutes les régions, mais je préfère rentrer et dormir chez moi tous les soirs, même très tard, ce qui est possible grâce à un petit avion privé. Mes nuits n'excèdent pas cinq heures.
« Mes deux soucis de santé concernent ma surcharge pondérale et les éventuels problèmes de voix. Contre la première, j'observe un régime alimentaire strict, je limite les boissons alcoolisées et je marche tous les jours une demi-heure, quitte à faire aussi du vélo, quand c'est possible, dans le bois qui jouxte mon domicile, à Montigny. Et pour prévenir les seconds, je me fais suivre par un phoniatre qui examine régulièrement mes cordes vocales ; je prends des infusions de thym et de miel, ainsi que des aérosols.
« Je suis également suivi par un professeur de Broussais pour ma tendance à l'hypercholestérolémie, qui me vaut de suivre un traitement régulier.
« A part cela, je n'ai besoin d'aucun stimulant, ni traitement particulier. Je tiens la forme, avec une tension à 8/12,5 et un rythme cardiaque à 65. »
Lionel Jospin - 64 ans - 1,86 mètre
« Une campagne électorale, surtout pour les élections présidentielles, est un moment d'une rare intensité. Les contraintes, en termes de charge de travail, de déplacements qui pèsent sur un candidat, sont fortes et la forme physique doit faire l'objet d'une attention particulière. Je fais bien évidemment attention à mon alimentation. Je ne fume pas.
« En ce qui concerne les fonctions que j'ai exercées à Matignon pendant cinq ans, je pense avoir trouvé un rythme équilibré. J'avoue y avoir pris beaucoup de plaisir, même si j'ai eu besoin, de temps en temps, de décompresser et de m'accorder quelques moments de détente, par exemple en écoutant de la musique.
La pratique régulière d'un sport, à savoir le tennis, m'a aidé plus encore. Le tennis est, en effet, un sport qui nécessite de la concentration et j'arrive à faire le vide pendant quelques sets que je joue régulièrement. Cela me fait beaucoup de bien, pour le corps, comme pour le mental.
J'ai la chance de n'avoir aucun problème de sommeil et je récupère facilement.
Enfin, je dirai que pouvoir s'appuyer sur une équipe soudée et efficace, tant à Matignon que désormais dans la campagne, cela me permet de me concentrer sur l'essentiel en préservant toute ma sérénité. »
Brice Lalonde - 55 ans -1,80 mètre - ne se pèse jamais
« Pour moi, la campagne ne représente pas particulièrement une compétition qui exige un training ou un régime spécial. Je ne fais pas partie des candidats qui s'arrachent les cheveux pour un point ou deux dans les sondages !
« Au contraire, je profite de mes tournées à travers la France pour célébrer les réjouissances gastronomiques de notre beau pays et goûter à leur diversité. De ce point de vue, je ne me plie pas à un régime particulier, sinon au rayon boisson, en me contentant de tremper les lèvres dans les inévitables verres de l'amitié qui ponctuent les journées du candidat en campagne.
« Je me sens en pleine forme et les seules atteintes de l'âge que je ressens sont la presbytie. Si les médecins pouvaient inventer un traitement pour y remédier, j'en serais ravi ! Un remède à la calvitie ne serait pas non plus pour me déplaire.
« Le seul stimulant dont je fasse une consommation certaine, c'est le café. J'en bois toute la journée. Y compris dans les gobelets des machines automatiques. »
Corine Lepage - 50 ans - 1,53 mètre - 56 kilos
« Les trois mois de campagne représentent une accumulation de stress considérable. Il faut gérer quantité de choses en même temps, à commencer par les déplacements ; ceux-ci nécessitent généralement des levers matinaux qui m'imposent de me coucher tôt, pas au-delà de dix heures du soir, car j'ai besoin de sept à huit heures par nuit pour retrouver mon équilibre physique et nerveux.
« Je prohibe pendant la campagne toute boisson alcoolisée et je veille à une hygiène diététique aussi légère et équilibrée que possible : pas de dessert, très peu de matières grasses, pas de pain, pas de féculents. Et je consomme volontiers des cocktails multivitaminés.
« Je dois aussi faire attention à ne pas tousser, surtout lors des réunions, car je suis préasthmatique.
« Pour ce qui est de l'activité physique, je n'ai guère le temps de pratiquer un sport, sinon pour une séance hebdomadaire de gymnastique. »
Noël Mamère - 53 ans - 1,76 mètre - 70 kilos
« Pendant la campagne, je ne fume pas et je ne bois qu'un verre de vin par jour. Je me lève entre six heures et huit heures, suivant les jours, après des nuits de six heures trente à sept heures. Et j'attaque mes journées au saut du lit par des mouvements de culture physique.
En revanche, en période de campagne, je suis obligé de renoncer au vélo, faute de temps, alors que, depuis vingt-cinq ans, je me déplace autant que je peux en deux-roues.
« Je ne suis aucun traitement et ne recours à aucun stimulant, sauf, à l'occasion, pour l'entretien de mes cordes vocales, qui ont tendance à souffrir des meetings.
« La semaine dernière, j'ai pris un break de quelques jours au Maroc, pour décompresser. J'en avais réellement besoin.
A la différence des candidats supermen, je n'ai aucune honte à reconnaître qu'à certains moments le rythme infligé par la campagne nécessite de marquer une pause. »
Bruno Mégret - 53 ans - 1,69 mètre - 70 kilos
« L'entretien de la forme physique est essentiel pour tenir le choc de la campagne. Entre début janvier et fin mars, j'aurai parcouru tous les départements, parfois à raison de deux ou trois dans la même journée, en utilisant tous types de transports, avion, train, ou auto. Je veille quand même à être tous les week-ends chez moi avec mon épouse.
J'ai un atout, celui d'être parmi les benjamins de la campagne, mais cela ne me dispense pas de veiller à une rigoureuse hygiène de vie.
« Le bon sommeil, à cet égard, est primordial. J'ai besoin de nuits de six à sept heures.
« Sur le plan de l'exercice physique, je fais toutes les semaines deux séances de footing d'une bonne demi-heure chacune. J'ai réduit ma consommation de tabac à deux cigarillos par jour.
Pour l'alcool, je me limite à deux verres par repas, à l'exclusion des apéritifs et autres pots.
« En ce qui concerne mon régime alimentaire, j'aime la bonne chère en me gardant naturellement des excès.
Moyennant quoi, je reste en bonne forme sans avoir le besoin de consulter un médecin. Le seul traitement que je suis à l'occasion se limite à quelques pulvérisations de collutoires. Et je n'éprouve le besoin de recourir à aucun excitant ou stimulant particulier. »
Jean-Marie Le Pen - 73 ans - 1,84 mètre - 92 kilos
« La question de l'âge du capitaine est dérisoire ! Vous avez quantités de quinquagénaires qui sont rongés par le SIDA ou le cancer, ou brisés par les accidents de la route. Pour ma part, j'ai une santé et un dynamisme intacts. Ça ne se fabrique pas, mais ça s'entretient : tous les matins, après des nuits de six ou sept heures, j'attaque par quarante pompes à la file, cent vingt abdominaux et quelques exercices d'assouplissement. Ensuite, je prends une douche chaude, suivie d'une douche froide.
« Tout au long de la journée, je veille à ma forme, par exemple en faisant des exercices de respiration abdominale. Ma campagne est très physique : lors de mes réunions, je fais des discours de deux heures en arpentant l'estrade, à la manière d'un prêcheur américain.
« Sur le plan alimentaire, j'observe une diététique prudente, en mangeant de façon équilibrée, sans abuser du vin. Cela dit, je ne suis pas un ascète. Tant pis si je suis quatre ou cinq kilos au-dessus de mon poids de forme !
« Ma seule inquiétude sur le plan médical, c'est un problème de voix, lié à un rhume ou à une bronchite. C'est pour cela que je porte toujours une écharpe. »
Charles Pasqua - 73 ans - 1,80 mètre - 102 kilos
« On ne peut pas courir le marathon que représente une campagne présidentielle sans être doté d'une santé exceptionnelle, comme un sportif de haut niveau. Avant même de me lancer, j'ai dû subir toute une batterie d'examens médicaux pour bénéficier des crédits de financement nécessaires.
« Le plus important, pour tenir la distance, c'est certainement un bon régime alimentaire. J'y veille en évitant de manger n'importe quoi, en buvant essentiellement de l'eau et en ne fumant pas. Je prends un petit déjeuner très copieux, je déjeune correctement et je dîne de manière légère.
Je me lève tôt, à six heures et quart, après une nuit de sommeil de six heures, qui me suffit à condition de pouvoir me dégager un peu de temps pour une brève sieste l'après-midi, ainsi que quelques plages de détente réparties tout au long de la journée, essentiellement consacrées à la lecture.
En ce qui concerne l'exercice physique, je fais un quart d'heure de vélo d'appartement au réveil. Et deux fois par an, je suis une cure de thalassothérapie.
Moyennant quoi, je suis d'attaque et je n'ai aucun besoin de prendre le moindre stimulant. »
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