Les épigastralgies ou de façon plus générale les douleurs abdominales situées dans la partie haute de l’abdomen sont un motif fréquent de consultation après un parcours plus ou moins long.
Souvent, le patient a déjà eu recours à la pharmacie familiale, aux conseils de proches ou à son pharmacien. Étonnamment, il arrive que le patient ne soit pas exploré malgré un tableau clinique inquiétant avec anorexie, amaigrissement. Prescrire une gastroscopie et un scanner abdominal à tous les patients se plaignant d’épigastralgies n’est pas non plus envisageable.
La décision d’explorer va se faire à partir de données comme l’âge, l’intensité des plaintes, le retentissement général, voire l’existence d’anomalies biologiques comme une anémie ou un syndrome inflammatoire. La majeure partie des malades souffre de troubles fonctionnels comme la dyspepsie ou le syndrome de l’intestin irritable. Il est important de reconnaître l’existence d’un reflux gastro-oesophagien en raison de la possibilité d’une thérapeutique efficace. Un diagnostic de cancer gastrique à un stade curable est possible mais malheureusement rare car le cancer de l’estomac se révèle plus souvent en France par des signes généraux témoignant d’un stade avancé plutôt que par un syndrome ulcéreux. L’ulcère associé à l’infection à Helicobacter Pylori est devenu rare en France et il faut rappeler qu’une simple gastrite liée à ce microbe n’entraîne pas de symptomatologie particulière et que le traitement éradicateur n’améliore pas la symptomatologie. Le diagnostic le plus craint reste celui du cancer du corps pancréatique car l’existence d’épigastralgies signe généralement une extension loco-régionale qui aboutit à un pronostic fatal. Ce dossier a donc pour but de fournir quelques éléments d’approche de cette situation clinique fréquente mais difficile.
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