Avec la hausse depuis quelques années du numerus clausus, ce sont actuellement des classes nombreuses qui arrivent à l’internat, en particulier en médecine générale qui se taille désormais la part du lion car la moitié des postes d’internes lui sont réservés. Sauf que les capacités de formations des départements de médecine générale peinent à suivre. L’Observatoire de la démographie médicale (ONDPS) a fait récemment un tour de France des facs et estime que ces dernières peuvent former environ 2 900 internes de médecine générale. Or le ministère, qui est en train d’affiner les listes de postes offerts après les ECN, veut que la médecine générale compte pour moitié soit environ 3 100 internes à caser. Jusqu’à présent les villes du Nord étaient un peu mieux dotées au motif que les nouveaux praticiens ont naturellement tendance à s’installer là où ils ont été formés et qu’il y a plus de déserts médicaux. Un léger rééquilibrage devrait s’opérer au profit des villes du Sud.
Mais la formation ne s’arrête pas à la fac, observe l’Isnar-IMG qui vient de renouveler son bureau. Un décret sur le 3e cycle médical devrait paraître au cours de l’été, rappelle le syndicat des internes de médecine générale, qui espère y retrouver ses propositions sur le cursus des internes enceintes et sur les agréments de terrain de stage. Les médecins généralistes devraient désormais bénéficier d’un agrément au même titre que les services hospitaliers. « Il ne devrait pas s’agir d’une contrainte supplémentaire pour eux, note Stéphane Munck, le nouveau président de l’Isnar. Quasi tous les départements de médecine générale agréent aujourd’hui au moins de manière informelle les maîtres de stage. Il s’agira plus d’une reconnaissance ». Les 4 700 maîtres de stages ne sont toujours pas en nombre suffisant. « Les deux tiers des généralistes qui ont fini leur cursus n’ont passé que six mois en stage ambulatoire sur leurs neuf ans d’étude » dénonce Stéphane Munck. La saturation des capacités de formations actuelles rend difficile pour l’instant le passage de l’internat de médecine en quatre ans, que l’Isnar appelle de ses vœux. L’intersyndicale voudrait que la moitié du futur cursus se déroule en ambulatoire avec également des stages en gynécologie et en pédiatrie ambulatoire. Pourquoi pas d’ailleurs chez le généraliste si cela représente une grande partie de son activité.
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