L es médecins généralistes doivent se familiariser avec des tests simples, leur permettant de mieux différencier les troubles de la mémoire liés à l'âge et ceux traduisant un processus dégénératif. Aujourd'hui, un patient sur deux de plus de 50 ans consulte son médecin traitant pour des troubles de la mémoire. Or, ils peuvent être la conséquence normale du vieillissement ou bien refléter une détérioration réelle, comme dans la maladie d'Alzheimer au début. Une enquête épidémiologique récente (PAQUID) menée dans la région Aquitaine a montré que 50 % des patients atteints de cette pathologie n'étaient pas dépistés précocement. Pourtant, un diagnostic précoce permet la mise en route d'un traitement symptomatique et une meilleure prise en charge de ces patients, induisant ainsi une amélioration de leur qualité de vie. Outre l'interrogatoire de l'entourage sur le comportement du malade, des tests simples à réaliser tels que le MMS (Mini Mental Status) ou l'épreuve des cinq mots permettent en peu de temps de différencier ces troubles cognitifs.
L'épreuve des cinq mots
Cette épreuve consiste à faire répéter par le patient une liste de cinq mots de catégorie sémantique différente. Un rappel immédiat libre et indicé est effectué. Un score est établi. Puis, après l'exécution d'une tâche interférentielle, un rappel libre et indicé est de nouveau effectué. De plus, le nombre d'intrusions est noté. Un nouveau score est établi. Si le patient a fait deux oublis ou plus, des investigations plus poussées sont alors nécessaires. Il faudra orienter le patient vers les consultations de mémoire où seront pratiqués des examens plus spécifiques, un bilan biologique et un scanner. Ils permettront de distinguer les troubles cognitifs en rapport avec l'âge du patient, ceux liés à une maladie d'Alzheimer ou une autre démence et ceux que l'on classe dans un cadre nosologique d'attente, nécessairement un peu hétérogène, la MCI (Mild Cognitive Impairment). D'après une étude récente, il semble que tous les ans 15 % des patients de cette catégorie vont évoluer vers une démence. D'où la nécessité d'un suivi de cette population, candidate idéale à un traitement symptomatique, voire préventif, qui n'est pas si irréaliste à court terme.
Ateliers de neurologie animé par le Dr François Sellal (Strasbourg), parrainés par les Laboratoires Euthérapie, MEDEC 2001.
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