L’e-learning : comment ça se passe ?
La formation en ligne, dite « e-learning », désigne « l’utilisation des nouvelles technologies multimédias via Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant, d’une part, l’accès à des ressources et à des services et, d’autre part, les échanges et la collaboration à distance » (Commission européenne, 2001), rappelle la Haute Autorité de santé (HAS)[1].
Surtout adaptée au développement des compétences cognitives et, par le biais de méthodes spécifiques, des compétences interpersonnelles, l’e-learning peut se dérouler en auto-apprentissage (didacticiel d’apprentissage numérique) ou être conduit par un facilitateur (syllabus chronologique).
Synchrones ou asynchrones
Les facilitateurs jouent un rôle majeur, auprès des participants, dans la planification et la facilitation des activités de formation. Ils utilisent deux groupes d’outils de communication :
● les outils asynchrones (indépendants du temps) correspondent à l’utilisation de courriels, forums de discussion, wikis et autres outils partagés : édition, blogs, webcasting. « Ces formations laissent aux participants une liberté très grande de choisir les horaires qui les arrangent. Pour les suivre, pas besoin non plus de fermer le cabinet. Les sessions peuvent prendre la forme de confrontations individuelles, comme les Mooc, pour acquérir petit à petit des compétences et des savoirs », souligne le Dr Jean-Claude Soulary, généraliste, missionné « formation continue » par le bureau de MG France ;
● les outils synchrones (en temps réel), eux, correspondent à des temps de contact en direct « au travers de messageries instantanées, sondages, tableaux blancs interactifs ou partages d’écran, outils de partage d’applications, conférences audio et vidéo, webcasting en direct », détaille la HAS[2].
Jean-Claude Soulary précise que « ces formations sont plus conviviales et permettent de mener des échanges, certes à distance, mais avec une connexion simultanée. Elles s’apparentent à une forme de réunion présentielle, même si elles sont davantage centrées sur le cognitif et le savoir ou le savoir faire. L’inconvénient : les médecins ne sont pas mis en situation dans des jeux de rôles ni dans la vie réelle du cabinet. À cet égard, utiliser des outils avec des patients virtuels permet d’analyser le raisonnement clinique qu’un médecin peut dérouler pour résoudre des situations. Ainsi peut-il se rendre compte que certains de ses actes accélèrent la résolution du problème, tandis que d’autres sont neutres – voire délétères en l’envoyant dans une mauvaise direction. Il est cependant difficile de conseiller à un médecin un mode de formation. Tout dépendra de ses envies et de ses besoins. Les praticiens qui sont loin de tout pourront peut-être privilégier des formations synchrones afin de rompre leur isolement ».
Présentiel : des rencontres en live
Alternative plus classique pour effectuer une formation : choisir une formation présentielle. « Son avantage : lutter contre le burn out et faire sortir le médecin de son cabinet pour qu’il puisse se rendre compte que les autres MG partagent les mêmes difficultés que lui. Une confrontation qui s’avère rassurante et aide à mettre en place des solutions, des stratégies qui permettent de se sentir mieux et d’être davantage valorisé dans son exercice. Les patients demandent de plus en plus des services et des réponses immédiates, avec parfois des exigences fortes. Ces formations permettent ainsi de repartir de l’avant », estime le Dr Jean-Claude Soulary . Car un médecin plus serein se sentira mieux avec ses patients.
Des formalités administratives à remplir
Pas facile de s’y retrouver dans la jungle administrative de la formation. Deux modes de prises en charge ont été institués :
• via le DPC : le médecin se forme alors avec un budget annuel qu’il dépense ou non ;
• au travers d’une formation financée par le Fonds d’assurance formation des professions médicales, le FAF-PM : le médecin verse une cotisation Urssaf et, s’il veut se former, le moment venu, il ne déboursera rien.
Aujourd’hui, l’offre de formation est extrêmement large. Depuis la mise en place du DPC, le nombre d’organismes de formation para-professionnelle est passé de 90 à plus de 900, rien que pour les médecins. Il est donc plus compliqué de choisir en toute connaissance de cause. « Les mieux placés pour former les médecins sont bien-sûr les praticiens eux-mêmes, si possible en exercice », remarque le Dr Soulary.
Un budget encore trop limité
Toutefois, les budgets du DPC ne permettent pas de former l’ensemble des médecins ou, en tout cas, correctement. Un MG devrait consacrer 40 heures par an à sa formation. Or, en 2016, le budget formation unitaire représentait l’équivalent de 28 heures, soit 3 700 euros (comprenant l’indemnisation du participant et le coût de formation). Les formations d’e-learning ne sont, d’ailleurs, pas nécessairement moins chères en raison de toute la technologie associée pour les rendre agréables à suivre (écoute de l’auscultation réelle d’un patient virtuel lors d’une formation, bénéficier d’images avec un traçé d’électrocardiogramme, la vue du tympan qui est examiné…).
E-learning ou présentiel, à vous de choisir.
Christine Colmont
La formation en ligne, dite « e-learning », désigne « l’utilisation des nouvelles technologies multimédias via Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant, d’une part, l’accès à des ressources et à des services et, d’autre part, les échanges et la collaboration à distance » (Commission européenne, 2001), rappelle la Haute Autorité de santé (HAS)[1].
Surtout adaptée au développement des compétences cognitives et, par le biais de méthodes spécifiques, des compétences interpersonnelles, l’e-learning peut se dérouler en auto-apprentissage (didacticiel d’apprentissage numérique) ou être conduit par un facilitateur (syllabus chronologique).
Synchrones ou asynchrones
Les facilitateurs jouent un rôle majeur, auprès des participants, dans la planification et la facilitation des activités de formation. Ils utilisent deux groupes d’outils de communication :
● les outils asynchrones (indépendants du temps) correspondent à l’utilisation de courriels, forums de discussion, wikis et autres outils partagés : édition, blogs, webcasting. « Ces formations laissent aux participants une liberté très grande de choisir les horaires qui les arrangent. Pour les suivre, pas besoin non plus de fermer le cabinet. Les sessions peuvent prendre la forme de confrontations individuelles, comme les Mooc, pour acquérir petit à petit des compétences et des savoirs », souligne le Dr Jean-Claude Soulary, généraliste, missionné « formation continue » par le bureau de MG France ;
● les outils synchrones (en temps réel), eux, correspondent à des temps de contact en direct « au travers de messageries instantanées, sondages, tableaux blancs interactifs ou partages d’écran, outils de partage d’applications, conférences audio et vidéo, webcasting en direct », détaille la HAS[2].
Jean-Claude Soulary précise que « ces formations sont plus conviviales et permettent de mener des échanges, certes à distance, mais avec une connexion simultanée. Elles s’apparentent à une forme de réunion présentielle, même si elles sont davantage centrées sur le cognitif et le savoir ou le savoir faire. L’inconvénient : les médecins ne sont pas mis en situation dans des jeux de rôles ni dans la vie réelle du cabinet. À cet égard, utiliser des outils avec des patients virtuels permet d’analyser le raisonnement clinique qu’un médecin peut dérouler pour résoudre des situations. Ainsi peut-il se rendre compte que certains de ses actes accélèrent la résolution du problème, tandis que d’autres sont neutres – voire délétères en l’envoyant dans une mauvaise direction. Il est cependant difficile de conseiller à un médecin un mode de formation. Tout dépendra de ses envies et de ses besoins. Les praticiens qui sont loin de tout pourront peut-être privilégier des formations synchrones afin de rompre leur isolement ».
Présentiel : des rencontres en live
Alternative plus classique pour effectuer une formation : choisir une formation présentielle. « Son avantage : lutter contre le burn out et faire sortir le médecin de son cabinet pour qu’il puisse se rendre compte que les autres MG partagent les mêmes difficultés que lui. Une confrontation qui s’avère rassurante et aide à mettre en place des solutions, des stratégies qui permettent de se sentir mieux et d’être davantage valorisé dans son exercice. Les patients demandent de plus en plus des services et des réponses immédiates, avec parfois des exigences fortes. Ces formations permettent ainsi de repartir de l’avant », estime le Dr Jean-Claude Soulary . Car un médecin plus serein se sentira mieux avec ses patients.
Des formalités administratives à remplir
Pas facile de s’y retrouver dans la jungle administrative de la formation. Deux modes de prises en charge ont été institués :
• via le DPC : le médecin se forme alors avec un budget annuel qu’il dépense ou non ;
• au travers d’une formation financée par le Fonds d’assurance formation des professions médicales, le FAF-PM : le médecin verse une cotisation Urssaf et, s’il veut se former, le moment venu, il ne déboursera rien.
Aujourd’hui, l’offre de formation est extrêmement large. Depuis la mise en place du DPC, le nombre d’organismes de formation para-professionnelle est passé de 90 à plus de 900, rien que pour les médecins. Il est donc plus compliqué de choisir en toute connaissance de cause. « Les mieux placés pour former les médecins sont bien-sûr les praticiens eux-mêmes, si possible en exercice », remarque le Dr Soulary.
Un budget encore trop limité
Toutefois, les budgets du DPC ne permettent pas de former l’ensemble des médecins ou, en tout cas, correctement. Un MG devrait consacrer 40 heures par an à sa formation. Or, en 2016, le budget formation unitaire représentait l’équivalent de 28 heures, soit 3 700 euros (comprenant l’indemnisation du participant et le coût de formation). Les formations d’e-learning ne sont, d’ailleurs, pas nécessairement moins chères en raison de toute la technologie associée pour les rendre agréables à suivre (écoute de l’auscultation réelle d’un patient virtuel lors d’une formation, bénéficier d’images avec un traçé d’électrocardiogramme, la vue du tympan qui est examiné…).
E-learning ou présentiel, à vous de choisir.
Christine Colmont
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